VIOLENA ET LES VAMPIRES SUBVENTIONNÉS
THÉÂTRE DES CORPS SAINTS
76, place des Corps Saints
84000 Avignon
04 90 16 07 50
16h00
Quarante ans après sa création, Violena est de retour à Avignon sur la scène de la nouvelle salle des Corps Saints.
Une pièce qui, comme un bon vin, a maturé avec bonheur.
Le texte, refondu, peaufiné, allégé par l’auteur, déploie toute sa verve virtuose et son humour déchaîné. C’est à la fois burlesque et lyrique, inspiré et grinçant, bien dans cette veine singulière qui a fait connaître Victor Haïm comme l’un de nos auteurs les plus originaux.
L’histoire a la simplicité et l’ampleur des grandes fables.
Deux généraux s’affrontent sur un champ de bataille dévasté par sept années de guerre.
Barricades effondrées, ossements et arbres calcinés, tout témoigne de la fureur des combats. Les armées sont décimées, épuisées, l’horizon rougeoie, la chaleur est intense. Les comédiens, noirs de poudre et de sueur, rouges de sang, dépenaillés dans leurs costumes de fortune, sont l’archétype du guerrier intemporel.
Voici les deux généraux face à face : à court d’hommes (et de subventions), ils conviennent d’un duel à mort, qui réglera le sort de la guerre.
S’ensuit tout un acte d’une joute oratoire jubilatoire et de combats spectaculaires, à pied, à cheval, au bâton ou à l’épée. Les boucliers sonnent, les armures tintent, les cascades se succèdent à un rythme effréné, les bras et les têtes volent, dans un déchaînement de violence comique qui n’est pas sans rappeler l’univers des Monty Python.
Mais c’est une Iliade absurde et sans héros, où la victoire hésite toujours à choisir son camp, et où les deux protagonistes, aussi épuisés l’un que l’autre, pitoyables dans leur cruauté et leur acharnement à s’entre-tuer, semblent condamnés à s’affronter éternellement.
Lassitude, maladresse ou désespoir, l’un des généraux finira par céder.
Mais à l’instant de mourir, par un serment solennel, ce dernier engage son vainqueur à protéger sa jeune épouse, Violena.
Et surtout à ne pas user des droits du vainqueur sur cette capture de guerre.
Tout se renverse : après avoir vaincu son ennemi, il faudra encore se vaincre soi-même. Et c’est d’autant plus difficile que Violena concentre tous les charmes d'une princesse exotique et captive, aux pratiques innocentes et sensuelles.
Les victimes ne seront probablement pas celles que l’on imagine…
On rit beaucoup tout au long de cette pièce que servent trois jeunes comédiens explosifs, Henri et Antoine Jonquères d’Oriola (frères inséparables dans la vie et ennemis jurés sur scène), et Fanny Metayer-Jover, qui allient une technique théâtrale étonnante et une performance physique remarquable.
Ils ont été choisis par Christian Bujeau (bien connu pour ses rôles du dentiste dans « Les Visiteurs » et du maître d’arme dans la série Kaamelott), créateur historique du rôle, devenu le metteur en scène de cette re-création (à la lire avec ou sans tiret !). Il leur a imprimé ce goût du spectacle et du plein jeu qui sont sa signature, sa patte. "
Robert Aburbe
Violena et les VampireS SubventionnéS
Mise en scène : Christian Bujeau
Assistant : Niccolò Rigutto
Avec : Henri, Antoine Jonquères d'Oriola, Fanny Métayer-Jover, Mathieu Trémenbert, Edmond Jonquères d'Oriola.
Lumières : Mathilde Monier
Maquillages : Jeanne Lecomte
Costumes : Axel Boursier
Cascades : Louis Bujeau
Mis en ligne le 17 juillet 2015