Il y a le beau gosse, Charly, le leader ou qui du moins essaie de l'être. Et puis Hélène, la vamp, qui attire ou du moins essaie d'attirer toute la lumière sur elle. Et enfin, comme il se doit chez les clowns, l'Auguste, le bouffon, l'élément déstabilisateur, Sylvain.

Armés de guitare, clarinette, violon, mandoline ces trois-là ensemble vont essayer de donner un concert classique. Ou plutôt pas classique du tout.

Pas question de se servir comme dans beaucoup d'autres spectacles de ce style de morceaux connus. Non, eux n'ont pas peur des difficultés et arrivent, empêtrés dans leurs tenues de soirée très « cheap » – smockings et robe longue mais tissu froissé, ourlet tenu par des épingles, chaussures couvertes de poussière – avec leurs propres compositions aux invraisemblables paroles, version parfois écolo, parfois potache, voire version Carambar !

C'est drôle mais c'est surtout musicalement brillant car ces trois olibrius sont en fait de redoutables musiciens à la solide formation musicale, capables de jouer en virtuoses tout en se livrant à de pitoyables pitreries !

Orfèvres en autodérision, ils cabotinent à qui mieux mieux pour chacun emporter les faveurs du public !

Qui, bon enfant, se prête volontiers au jeu des applaudissements « spontanés » ou des chansons partagées

Clown, musique et jeu théâtral à la fois, le spectacle voit son dynamisme renforcé encore par la mise en scène virevoltante de Richard Navarro, le quatrième larron, qu'on ne voit jamais mais qui a su superbement capter les possibilités de ce trio infernal.

 

Nicole Bourbon

 

 

zOrozora, un concert pas classique

Mise en scène : Richard Navarro

Avec : Sylvain Rabourdin, Hélène Duret, Charly Astié

Régie : Loïc Lambert