Mélancolie quand tu nous tiens !

Ce fut un vrai moment de plaisir nostalgique que d'aller, ce soir-là, replonger dans cette littérature du 19° siècle qui donna naissance à tant de grands écrivains et poètes.

Gérard de Nerval est l'un d'eux. Il écrivit « Sylvie » alors qu'il était en proie à une étrange folie qui le porta au paradis des romantiques.

Il fallait beaucoup de passion à Yves Charreton pour adapter et mettre en scène sous forme de comédie un texte d'une telle intensité. Bravo Monsieur.

Que dire du récit ? Un homme, Nerval lui-même, est tourmenté depuis sa tendre enfance : l'image du passé lui revient constamment sous les traits d'Adrienne dont il tombe éperdument amoureux. Ah ! Cher fantôme, très cher fantôme… qui fera fuir toutes les postulantes à l'amour. Y compris Sylvie, le premier émoi.

On y retrouve par le jeu des comédiens, par les mots qu'ils expriment, les comptines qu'ils chantent avec grâce, toutes les odeurs d'un passé révolu mais aussi par l'histoire elle-même les caractères intemporels liés à notre propre existence. De jadis à aujourd'hui les sentiments humains, les pulsions qui en découlent, restent les mêmes.

La troupe s'installe dans la mise en scène, place, déplace les décors, s'intègre dans la peau de plusieurs personnages, porte des masques de papiers. Je n'en dis pas plus.

Un grand merci à Véronique Bettencourt, Stéphane Bernard, Louise Saillard-Treppoz qui ont su non seulement m'enchanter mais aussi me donner l'envie de relire Gérard de Nerval.

 

PierPatrick

 

 

Sylvie

Avec Véronique Bettencourt, Stéphane Bernard, Louise Saillard-Treppoz

Metteur en scène : Yves Charreton
Régisseur : Mathieu Plantevin
Créateur lumières : Seymour Laval
Costumière : Marie Guillon Le Masne
Compositeur : Fred Bremeersch
Photographe : Isabelle Meister