Une fois n’est pas coutume : j’accepte volontiers d’aller faire une petite visite au monde si différent des créateurs de la télévision.

La salle (où je me suis rendu maintes fois au cours des Festivals précédents) est bondée, pleine d’un public où le jeune âge souvent précède les parents, le temps d’un spectacle. Une première indication.

Les rires fusent dès leur première apparition. C’est vrai qu’ils sont drôles avec cet air de chien battu, ils mordent dans l’absurde avec une forme d’abattement désopilant. Je me suis surpris à rire à gorge déployée sur une de leurs chansons.

Les Décaféinés, Clément et Rémi, possèdent – il est vrai – un sens unique de la dérision.

Hélas ! (et cela n’enlève rien à leur talent), passer de 5 minutes au petit écran à 1h10 en scène relève d’un travail d’écriture plus dense, plus soutenu dans le temps. Du rythme, Messieurs, du rythme !

Car, à trop utiliser le ressort comique, il se rompt lentement et les  minutes qui passent ne laissent plus de place au rire. Seule l’inégalité reste, persistante.

Je suis persuadé qu’à court terme, on vous retrouvera, aguerri aux feux de la rampe, le cuir épaissi et aussi drôles qu’aux premières minutes de votre « Dépression Musicale ».

À vous revoir donc.

 

PierPatrick

 

 

Les Décaféinés "Dépression musicale"

LOU PRODUCTION

Interprète(s) : Clément Parmentier, Rémi Deval