C’est un pari risqué que de monter Le monte plat de Pinter tant cette pièce où il ne se passe pas grand-chose, est difficile à réaliser.

C’est le royaume du non-sens et de l’incommunicabilité, une spécialité d’outre-Manche.

Le texte d’abord, d’une simplicité absolue, doit avec le langage de tous les jours, permettre la mise en abîme des deux personnages dans un drôle de jeu d’une banalité désespérante.

Un huis-clos parfaitement rendu, l’étrange face à face de deux hommes, Ben et Gus, qui, dans une pièce en sous-sol, avec simplement deux lits, attendent.

Nous apprenons bientôt que ces deux individus, 2 tueurs à gages, sont là pour exécuter un contrat.
Mais cette attente qui se déroule sous nos yeux et qui dès le début de la pièce leur semble banale, se prolonge cette fois de manière anormale. Et va se trouver interrompue par l’arrivée intempestive d’un monte plat, une fois, deux fois et encore et encore avec des commandes fantaisistes culinaires venues apparemment des étages supérieurs.

Sans se poser de questions, Gus et Ben vont tâcher d’exécuter les commandes, symboles de l’être humain qui obéit sans réfléchir aux ordres. Parce que ce sont les ordres.

Angoisses, silences, questions se succèdent dans une tension qui va crescendo entre ces deux tueurs à gages pas vraiment effrayants et qui font plus penser aux Pieds nickelés !

Jusqu’au dénouement. Surprenant.

 

Nicole Bourbon

 

Le monte-plats

Harold Pinter

Maxime Lombard, Jacques Boudet 

Metteur en scène : Christophe Gand 
Créateur lumière : Alexandre Icovic