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Théâtre du Chêne noir
8 bis, rue Sainte-Catherine
84000 Avignon
04 90 86 58 11
18h45
Pour incarner la grande Fréhel qui fit vibrer tout Paris au début du XXème siècle, il fallait une grande comédienne.
Myriam Boyer était l'évidence même et donne là une sacrée leçon de théâtre dans une rencontre d’une grande force entre ces deux monstres sacrés.
Toute en subtilité, en émotion contenue, avec une grande sensibilité, elle nous fait partager le désespoir de la chanteuse abîmée par l’alcool et la cocaïne et qui rêve toutes les nuits, en attendant la mort, que son amour de jeunesse Maurice Chevalier, qui l’avait abandonnée pour Mistinguett, revient la voir.
En tablier et charentaise, elle erre dans son appartement vide et sombre, laissant deviner tous les sentiments qui agitent le personnage, à petites touches, sans en faire trop ; il lui suffit d’un geste, d’une mimique, d’une simple fêlure dans la voix pour que l’émotion nous submerge. On la voit avec douleur sombrer dans la folie, perdre le sens des réalités, dans ses dialogues avec le fantôme de sa jeunesse.
Puis elle revient au présent, donne des leçons avec toute la gouaille nécessaire à une jeune chanteuse pour sombrer à nouveau.
Difficile d’exister à côté d’une telle comédienne, et ses deux jeunes partenaires en font l’expérience, paraissant un peu falots. Il est vrai que leurs rôles ne leur permettent pas non plus d’exprimer une grande palette de jeu.
Un personnage émouvant incarné par une comédienne bouleversante : voilà qui donne envie d’en savoir plus sur la vraie Fréhel.
Nicole Bourbon
Riviera
d'Emmanuel Robert-Espalieu
Avec : Myriam Boyer, Laure Vallès, Clément Rouault
Mise en scène : Gérard Gelas assisté d'Arny Berry
Décor : Jean-Michel Adam
Création son : Jean-Pierre Chalon
Création lumières : Gérard Gelas
Costumes : Christine Gras
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