Entête

LONGUE VIE AUX AUTRUCHES

 

Théâtre de la Reine Blanche
2 bis impasse Ruelle
75O18 Paris

Jusqu’au 15 juin
Du mercredi au dimanche / Mercredi, jeudi, vendredi à 19h/Samedi 18h/Dimanche 16h
Relâche les 7 et 8 juin

 

Longue vie aux autruches loupe

Photo Éric Delage

 

Les secrets de famille creusent en silence des brèches de mal-être dans les inconscients des familles, parfois des années après les événements, parfois de générations en générations. Dans cette histoire un frère et une sœur, jumeaux, la quarantaine, l’un professeur, la deuxième chorégraphe, retrouvent des pellicules super 8 prises par leur grand-père dans leur enfance. Le visionnage de ces vieux films va soulever une vague de questions qui va déferler comme un tsunami pour mettre au sol tous leurs souvenirs d’enfance.

Les dates des enregistrements, les absences de leur mère sur les films de l’année de leur naissance (1983) et surtout les rêves significatifs qui perturbent les nuits de la sœur vont déclencher une série d’interrogations, de malaises, et finalement d’enquête auprès de la mère. Dans cette pièce née d’un questionnement intime de l’autrice-metteuse-en-scène Céline Le Coustumer, pour laquelle elle s’est isolée trois mois d’écriture, l’inconscient prend une part prépondérante. On sait maintenant les répercussions des secrets familiaux sur les descendants directs mais aussi sur la génération suivante. L’impalpable mémoire des mystères agit dans l’ombre des âmes.

Je ne vous dirai pas le secret révélé dans Longue vie aux autruches. Ni les bouleversements que cette révélation va provoquer. Céline Le Coustumer a construit sa pièce comme un tourbillon, fait de courtes scènes dynamiques, qui va crescendo, la révélation du secret étant comme le cœur étal du cyclone qui va bientôt emporter mère, père et enfants. La réalisation scénique reste en deçà de ce mouvement. Même si les interprètes portent haut leurs rôles (en particulier Florent Cheippe qui, dans son interprétation du personnage du frère, parvient à en révéler toute la sensibilité) le rythme ne parvient pas à nous faire éprouver la puissance de cette tempête prête à dévaster l’ordre familial.

Cela serait un plus.

L’analyse des conséquences de ces si nombreux secrets de famille est pertinent, profond et intime. De quoi trembler face aux dégâts inconscients qu’ils provoquent.

Bruno Fougniès

 

Longue vie aux autruches

Texte et mise en scène Céline Le Coustumer
Collaboratrice artistique Emilie Alfieri
Assistante Marie Lagrée

Avec Christine Gagnepain, Florent Cheippe, Yves Buchin, Céline Le Coustumer

Chorégraphies Mariejo Buffon
Création costumes Camille Pénager
Scénographie et création lumière Camille Dugas
Création vidéo Victor-Hadrien
Création sonore Allan De La Houdaye
Création sculptures Daniela Capaccioli