Entête

LES JUSTES

 

Théâtre de Poche-Montparnasse
75 boulevard du Montparnasse
75006 Paris

Jusqu’au 4 janvier 2026,
du mardi au samedi à 19h, dimanche à 15h

 

loupe

Photo : Sébastien Toubon

 

Les luttes révolutionnaires justifient-t-elles tous les sacrifices ?

 

Les Justes ont été représentés pour la première fois le 15 décembre 1949 au Théâtre Hébertot.

La Compagnie des Fautes de Frappe a souhaité monter cette pièce qui revêt une actualité toute particulière puisque Camus nous interroge sur la question de la violence au nom de causes supérieures et d’humanité…

Il s’agit d’un épisode historique, l’attentat contre le Grand-Duc Serge à Moscou en1905.

Nous sommes dans un entrepôt où quatre terroristes du Parti Socialiste Révolutionnaire discutent des modalités de l’exécution de l’assassinat ; Kaliayev, dit « le poète » est tiraillé entre sa soif de justice et son respect de la vie alors qu’il est chargé de lancer la bombe. Un événement inattendu fait échouer cette première tentative et provoque un séisme existentiel au sein du groupe.

Les quatre comédiens admirables qui interprètent ce huis clos intense jouent avec une puissance dramatique une situation de péril imminent, de dichotomie fiévreuse, de débats ontologiques déchirants et les spectateurs retiennent leur souffle suspendus aux dialogues époustouflants de tragédie juste, de contradictions inextricables entre des objectifs nobles et des méthodes cruelles… La création sonore de Jason Del campo accélère la densité des situations ; la musique fait entendre l’invisible et fait sentir ce qui vacille…

Maxime d’Aboville, subtil et talentueux metteur en scène, a été fort inspiré par cette thématique qu’il reprend dans son spectacle actuel, Histoire de France III sur La Révolution.

À propos de cette pièce somptueuse, qui n’a pas pris une ride, il nous confie : « Dans un monde violent… Il est bon de se réinterroger avec Camus sur les vertus de la mesure, de se replonger dans son humanisme farouche, serviteur de l’Homme dans sa complexité et ses paradoxes, sans jamais renoncer à la possibilité du progrès. »

Un bijou textuel servi par des interprètes épatants et charismatiques qui brillent de mille feux dans l’écrin du Théâtre de Poche. À venir applaudir toutes générations confondues tant les adolescents ont à apprendre et à s’inspirer de la philosophie camusienne…

Anne Revanne

 

Les Justes

d’Albert Camus

Avec Arthur Cachia, Étienne Ménard, Oscar Voisin, Marie Wauquier

Costumes et scénographie : Charles Templon assisté de Pixie Martin
Création sonore : Jason Del Campo
Toile peinte : Marguerite Danguy Des Déserts
Lumière : Alireza Kishipour