Studio Hébertot
78 Bd des Batignolles
75017 Paris
01 42 93 13 04

Jusqu’au 31 juillet 2023,
du mercredi au samedi 21h.
Dimanche 17h.
Relâche les 14 et 15 juillet

 

 

 

Il n'existe pas tant que ça de pièces sur Feydeau. Une, récente, le montrait dans une clinique, face à ses démons.

Celle d'O.Schmidt a le mérite de présenter une bio de l'auteur de tant de vaudevilles échevelés où l'adultère règne en maîtresse, c'est le cas de le dire.

En une série de brefs tableaux, voici donc que se déroule la jeunesse du jeune Georges, fils d'Ernest, déjà lui aussi dans l'écriture, mais dans un tout autre genre.

Première pièce, premier bide. Feydeau ne se décourage pas. On le voit stimuler ses troupes (enfin sa troupe) préparer Chat en poche qui est enfin un succès. Il est même adoubé par un Labiche cacochyme. La fille du peintre Carolus Duran, sa future femme est là, déjà. Georges court partout, ou comment concilier vie de mari et vie d'auteur.

Dans une boîte évoquant le luxe et le louche, il fait la rencontre d'un travesti qui va être à la fois son mauvais ange et une sorte d'incarnation de son destin.

La pièce se veut et est surtout informative ; l'auteur ne cherche pas le bon mot ou le gag. Il joue surtout sur la vérité psychologique, le climat de l'époque. On croise donc Raimu, le couple Sacha Guitry – Yvonne Printemps et même Sarah Bernardt (bonne composition de la comédienne). Il y a des chansons d'époque et même un cancan.

Et puis... et puis Feydeau voit sa santé se dégrader rapidement. La syphillis. Il doit être interné. Tout semble aller à vau l'eau : problèmes de santé, de couple... À cause de dettes "conjugales", il est saisi, sur fond d'une scène de sa pièce Le Dindon.

Ce maître du vaudeville, mort à 58 ans a eu une vie hors du commun. Comédien lui-même à ses débuts (ce qui est peu mentionné) auteur délirant et pointilleux, il triompha avec de "grosses machines de théâtre" avant de finir par se lâcher en écrivant de courtes comédies noires sur le thème du couple et ses tracas.

Cette pièce-ci est, comme on disait alors, "enlevée". La mise en scène tourne bien et les deux comédiennes et quatre comédiens, qui se partagent vingt-six rôles... inspirés.

Que demander de plus ?

Gérard Noël

 

L’Empereur des boulevards

Écriture et mise en scène : Olivier Schmidt
Musiques : Justine Verdier

Avec :
Paul Barrière ou Olivier Schmidt
Erwan Bleteau ou Benoît Borkine
Léonard Courbier ou Alexis de Billy
Alexandra Magin ou Clara Cordeiro
Séverine Wolff ou Roxanne Joucaviel