Entête

DERRIÈRE LE MIROIR

 

Théâtre Essaïon
 6 rue Pierre-au-lard
75004 Paris
01 42 78 46 42

Jusqu’au 29 juillet 2023
à 21h15
Du 2 au 17 juin, vendredi, samedi.

Du 22 juin  au 29  juillet, jeudi vendredi et samedi

Derrière le miroir loupe

Photo © Silvina Stirnemann

 

Lui, barbe, lunettes, c'est l'auteur, l'auteur d'un roman en cours et qu'il peine à finir : il en est au chapitre 5 et doit rendre son manuscrit pour le lendemain (?).

Eux, maquillage blanc, deux hommes et deux femmes, ce sont les serviteurs qui vont se muer en personnages : il va s'agir de savoir qui on supprime, puisque c'est la conclusion à laquelle l'auteur est arrivé. Il jubile, bien sûr, de matérialiser ainsi sa création. Se réjouit de les voir ainsi s'écharper, s'entredéchirer pour savoir qui, au bout du compte, continuera l'aventure (comme on dit dans une célèbre émission de télé-réalité)

C'est un thème qui n'est pas nouveau, cette confrontation d'un auteur et de ses personnages. Ici, un mix est fait avec le côté policier : il y a du règlement de compte dans l'air. Du fayottage et de la délation. Tout pour plaire.

Les méandres de l'histoire suivent, visiblement, ceux de l'autrice-metteuse en scène.

Diverses propositions se font jour. L'un des personnages fait l'unanimité contre lui. Un autre, Zampano, veut partir de son plein gré. Alfred, l'auteur, se rend compte que ce serait mieux si le personnage disparaissait dès le début. Mais ce n'est pas possible... etc.

Dommage que les intentions ne soient pas plus claires.

Dommage également que l'histoire (celle du roman en cours) ne soit pas mieux définie : on reste sur sa faim, concentrant notre intérêt sur les personnages dont les motivations sont, disons-le, parfois flottantes.

Il reste des trouvailles de mise en scène, une bonne occupation de l'espace et une tempête plutôt bien réussie. Des comédiens de niveau inégal, mais dont certains émergent : Manuel Olinger (en Alfred) tient bien son rôle et même plus. Juan Ramos, en clown, porte en lui tout un univers, hélas peu exploité.

Le rôle de l'accordéoniste Yvette, alias Sophie, alias Alice est intéressant, mais peut-être insuffisamment caractérisé.

Au final une pièce sympathique, qui se laisse voir, mais dont on aurait attendu mieux.

Gérard Noël

 

Derrière le miroir

Écrit et mis en scène par Valérie Mastrangelo

Avec : Daphné de Quatrebarbes, Laurent Muzy, Manuel Olinger, Aude Ollier, Juan Ramos.

Scénographie et lumières : Florent Guerbe
Création sonore : Jules Poucet
Assistante mise en scène : Alice Laloum