Entête

BIGRE

 

Théâtre de l'Atelier,
1 place Charles Dullin,
75018 Paris
01 46 06 49 24

Jusqu’au 4 janvier 2026.
Du mercredi au samedi à 21h, dimanche à 16h
Relâches, les 19 et 20 novembre, 24 décembre, et le 1er janvier
Représentation exceptionnelle le 30 décembre

 

loupe

 

 

Le joli spectacle que voilà !

On pensait que les mots avaient envahi le théâtre, que hors du texte, point de salut.

Que nenni ! Pierre Guillois, déjà un peu tenté par cette forme Les Gros patinent bien remet le couvert, avec deux accolytes, Agathe L'Huillier et Olivier Martin-Salvan.

Ce n'est pas du théâtre, en fait : Pierre Guillois renoue, mine de rien avec le fameux slapstick, ce genre du cinéma muet où abondent les gags... visuels, bien entendu.

La scène est divisée en trois : trois logements pour trois personnages très différents : un cadre ou assimilé, au ventre confortable et à l'appartement nickel. Au milieu, un zombie sans âge... qui vivote (Pierre Guillois) et enfin une femme au salon coquet et qui a, de plus, une ouverture vers le ciel, un vasistas qui lui permet de sortir sur le toit pour s'y faire bronzer.

Déjà, dans ses précédents spectacles, Guillois exploitait les physiques différents des interprètes, dont lui-même. On le retrouve ici ; comme on retoruve un comique d'objets, très soigneusement exécuté. C'est simple, on n'a pas le temps de reprendre son souffle : il y a des chutes, des trous dans les murs, un vide-ordure qui se coince, un lapin qui grossit trop, un karaoké en japonais, un hélicoptère qui survole l'immeuble...

En fait, chacun des personnages vit une vie solitaire, à base de rituels, rituels mis à mal par l'intrusion de l'autre ou des autres. On retiendra les tentatives de la voisine pour (à l'aide de manuels) se faire coiffeuse, masseuse ou infirmière.

Le spectacle culmine (mais il ya plusieurs culminations) avec une soirée dansante fort animée. Tout est bien réglé, tout fonctionne... dans le bon sens du terme :  les personnages se révèlent en solo, mais plus encore en groupe.

C'est bordélique, joyeux, outré, mais avec un fond de mélancolie. Pointe une reflexiokn sur la solitude, voire les difficultés à  partager ou simplement à communiquer avec ses voisins. Le spectacle se veut avant tout une farce, une farce rabelaisienne... jusqu'à l'explosion finale. Pierre Guillois est au diapason de ses camarades, excellent.

Il souligne au passage qu'il n'a pas voulu faire appel à des mimes, mais à des comédiens qui ont travaillé et répété sans avoir de texte à dire.

Un soirée qui réjouit grandement les zygomatiques.

À ne pas louper, donc.

Gérard Noël

 

Bigre

Un spectacle de Pierre Guillois, co-écrit avec Agathe L'Huillier et Olivier Martin-Salvan.

Avec, en alternance : Pierre Guillois ou Bruno Fleury
Agathe L'Huillier ou Eléonore Auzou-Connes ou Anne Cressent
Jonathan Pinto-Rocha ou Olivier Martin-Salvan ou Pierre Delage

Assistant artistique : Robin Causse
Costumes : Axel Aust
Décor : Laura Léonard
Lumières : Marie-Hélène Pinon et David Carreira

Coiffures/maquillage : Catherine Saint-Sever

Effets spéciaux : Abdul Alafrez, Ludovic Perché, Judith Dubois, Guillaume Junot

Construction décor : Atelier Jipanco et l'équipe technique du Quartz, scène nationale de Brest.

Direction technique : Colin Plancher

Assistanat direction technique : Emilie Poitaux

Régie générals des lumières : Cécile Robin ou Xavier Carré-Laubigeau ou Sébastien Vergnaud (en alternance)

Régie générale plateau : Cyril Chardonnet ou Nicolas Pautrat

Régie plateau : Marlon Le Roy ou Emilie Poitaux ou Fanny Rouyé ou Lorraine Kerlo-Auregan ou Allouny Kensy (en alternance)

Régie son : Loïc Le Cadre en alternance avec Clément Lopez