CHRISTOPHE ALÉVÊQUE

Little Boy

Théâtre du Balcon

20h40

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Mis en ligne le 12 juillet 2014


Photo Claude Bourbon

Il se compare aux bouffons du roi des siècles passés et ne cesse de dénoncer par l'humour, un humour corrosif, les dérives de notre époque, de lancer des alertes.

« On vit une époque très violente, vulgaire. Il faut être au diapason ».

Engagé mais pas militant insiste-t-il, trop soucieux de sa liberté, il est avant tout citoyen et déplore le manque de réaction actuel, l'ignorance de la plupart et leur défaitisme comme il a pu s'en rendre compte lors de la Fête de la Dette qu'il avait organisée récemment au 104, qui a réuni 1500 personnes. « En parlant avec les gens j'ai pu constater à quel point ils ne se projetaient plus dans l'Avenir ».

Les bénéfices de la soirée étaient pour Le secours populaire.

« Le directeur de cette association, voilà un homme qui mériterait d'être canonisé ! Depuis 60 ans, Dieu sait s'il en a aidé des gens. Et il trouve alarmant la progression de pauvres, + 20% en 5 ans ! Avec l'arrivée de faux pauvres comme il dit, c'est-à-dire des gens qui ont un travail, un logement mais sont obligés de recourir au Secours Populaire pour se nourrir, s'habiller. »

Déjà, en 2012 il n'avait pas hésité à créer un personnage « Super rebelle candidat » pour réaliser un documentaire sur une campagne électorale :

« On a tout fait comme eux, les tournées, les meetings dans des cafés, mais ça restait du spectacle. J'ai pu me rendre compte d'une chose : c'est du travail ! J'en suis ressorti épuisé ! Je me demande ce qu'ils prennent pour tenir le coup ! »

Attiré par la politique, il déplore qu'i n'y en ait plus vraiment.

« Ils ont donné les clés aux marchands. Et c'est difficile de les reprendre. Ça a commencé en 1972, je pense qu'ils croyaient vraiment bien faire à l'époque, il ne fallait pas que les banques prêtent directement aux États pour qu'ils puissent garder leur indépendance.  Ne pas toucher au marché, ce serait la fin de la croissance, les multinationales licencieraient ! On voit où ça nous a menés. Maintenant ils sont prisonniers du système. Il faudrait quelqu'un capable de taper du poing sur la table ! »

Le résultat des élections européennes l'a atterré et plus encore de voir qu'ensuite rien n'a changé. « C'est désespérant. Voilà un président de l'Europe que personne ne connaît, que l'on n'a pas élu et c'est lui qui va prendre des décisions phénoménales. Comme ce traité de libre échange signé le 31 mai dont personne ne parle. C'est insensé. »

Alors ce qu'il souhaite c'est au moins amener les gens à se poser des questions.

Comme par exemple le fait la pièce qu'il interprète en ce moment « Little boy »

« L'histoire de ce pilote qui a participé au largage de la bombe sur Hiroshima et qui n'a pas eu d'autre recours que la folie car personne n'entendait ce qu'il voulait dire. Ça parle de culpabilité et de folie, deux thèmes qui m'ont toujours intéressé, voire fasciné.

Personnellement je ne suis ni pour ni contre le nucléaire. Mais il faut se poser les bonnes questions. Et  ça fait quand même froid dans le dos ».

Mais il garde espoir quand même. « On ne peut pas dire tout est foutu. Il y a malgré tout des avancées ; tout n'est pas perdu. »

Il donnera les 18 et 19 juillet prochain un one man show à l'Îlot chapiteau sur l'île de la Barthalasse où il fustigera certainement les dérives actuelles et secouera une fois encore nos consciences.

 

Nicole Bourbon