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RENÉ L'ÉNERVÉ |
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Théâtre du Rond-Point 75008 Paris Salle Renaud-Barrault
Sur le papier le spectacle est prometteur, d'autant qu'il est commis par Jean-Michel Ribes dont la réputation n'est plus à faire : un style – l'opéra-bouffe- un thème assez racoleur – critique de notre monde politique-, du grand spectacle-une vingtaine d'interprètes en scène accompagnés en direct par un orchestre de sept musiciens. Alors d'où vient que la mayonnaise ne prend pas ? Le travail est pourtant remarquable : les costumes – 200 nous dit-on – magnifiques et imaginatifs ; une scénographie originale- des structures mobiles à étage où les personnages vont grimper, descendre, se coucher, symbolique bien trouvée d'une certaine hiérarchisation. Les interprètes jouent parfaitement leur partition, ils jouent et chantent bien. Quelques scènes sont particulièrement réussies : le banquet du soir de l'élection, le pape illuminé, les « verts » très bobos, l'opposition qui dort, le chur grec antique. Pourtant, malgré tout cela, l'ennui gagne vite le spectateur. Il faut dire que les clichés s'accumulent, le texte n'est souvent pas à la hauteur- vers de mirliton, rimes répétitives lassantes à la longue, humour potache- où est passé le Jean-Michel Ribes que l'on aime ? C'est très conventionnel, souvent lourd – pourquoi choisir des chasseurs pour grossir les rangs des « cons de la Nation » ? Et puis, comme si l'auteur avait voulu se faire pardonner la charge, il a affublé son René d'un double plus sympathique parfaitement inutile qui oblige finalement à se poser la question : peut-on être complètement irrévérencieux lorsqu'on est subventionné ?
Nicole Bourbon
René l'énervé Opéra bouffe et tumultueux
Auteur et metteur en scène Jean-Michel Ribes
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