PAN

Au Théâtre de Paris
15, rue Blanche
75009 Paris
01 48 74 25 37
À partir du 12 mai

Le début de la pièce intrigue et entretient une attente. Attente qui s’étire entre ce décor mi-galion mi-manège, ces enfants trop grands qui semblent sortis du Club des Cinq, avec leurs préoccupations basiques : aller se coucher, boire un chocolat chaud, souhaiter que maman vienne les border pour la nuit.

Et s’il s’agissait tout simplement d’une erreur de casting, côté spectateurs ? Au cours de la soirée, on a pu en voir certains se regarder, murmurer, voire quitter la salle. Et à quoi s’attendaient-ils ? « Pan », tiré de Peter Pan, roman et pièce de James M. Barry n’est que ce qu’il est, une œuvre plutôt pour enfants et la présence à la mise en scène et à l’adaptation d’Irina Brook (fille de) sa caution artistique, sa réputation, n’y changent rien. Du haut de ses 51 ans, elle a pris plaisir à monter un spectacle pour un jeune public. Mais celui-ci, faiblement présent, ne s’est pas trop manifesté, à une exception près : quand au milieu de la pièce, Peter Pan sollicite la salle pour qu’elle dise : « Je crois au fées ! » afin de sauver Tink (autrement dit la fée Clochette) Quelques voix ont crié la phrase, puis d’autres, plus fort, et enfin une partie importante des spectateurs, adultes inclus.

C’est à ce moment-là que le déclic se produit. Pan devrait donc être un spectacle interactif. Davantage en tout cas. Ensuite, la cause, comme on dit, était entendue : on prenait plaisir, tous, aux facéties des enfants, à la bêtise des pirates,  leur cruauté pour rire (une palme spéciale pour Hook, capitaine Crochet auquel Georges Corraface prête sa démesure). Tout était à sa place, tout fonctionnait, des acrobaties vertigineuses de certains (Wendy, Pan ou Tink) des facéties de John (Nuno Roque), aux morceaux swinguant interprétés par certains pirates à la fois comédiens et instrumentistes.

Les chansons sont en anglais. Loin de gêner, cette particularité confère à l’ensemble un charme typique, on entend Big Ben, on savoure un bon pudding, on se calfeutre chez soi bien à l’abri de la brume britannique. La partie « île » qui fait pendant à la partie « Londres » connaît quelques moments plus faibles mais à partir de la deuxième moitié du spectacle,  encore une fois, tout s’arrange.

Aux gags, Irina Brook a préféré les jeux sur les mots, pourquoi pas. Dans ces joyeuses péripéties, on saluera au passage les personnages de Flageolet l’acrobate, de Soldé, ainsi que des jumeaux noirs. Louison Lelarge, interprète de Peter Pan est une révélation. Il est vif, à la fois virevoltant et enfantin. Côté « méchants », rien à redire : c’est d’ailleurs ce qu’on entendait le plus à la sortie, du côté du jeune public. Les pirates ? Ils avaient adooooré !

 

Gérard NOEL

 

PETER PAN de James M. BARRY, mise en scène de Irina BROOK

Distribution :  LOUISON LELARGE : Peter Pan

BABET : Wendy

NUNO ROQUE : John

LORIE BAGHDASSARIAN : Tiger Lily

JOHANNA HILAIRE : Fée clochette

GEORGES CORRAFACE : Capitaine Crochet

GEN SHIMAOKA : Pirate

DIEGO ASENSIO : Pirate

PEDRO TEIXEIRA : Pirate

KENY BRAN OUREGA : Enfant perdu

TAIWO AWAIYE : Enfant perdu

KEHINDE AWAIYE : Enfant perdu

RAPHAEL LEGUILLON : Enfant perdu

DIMITRI LEMAIRE : Enfant perdu  

 

Créatifs :  Mise en scène : Irina BROOK

Collaborateur artistique : Laurent COURTIN

Création musicale : Sadie JEMMETT

Chorégraphie : Farid Ayelem RAHMOUNI

Décor : Noëlle GINEFRI

Lumières : Arnaud JUNG

Costumes : Magali CASTELLAN

Assistant stagiaire : Christopher ADAMS

Vidéo: Carole NOUCHI et Fabrice NATARIO

Vols Motorisés: Yves BARTA