ÉRIC PÉREZ
Rencontre avec Éric Pérez
Aujourd’hui nous rencontrons le deuxième Éric du festival, un de ses piliers lui aussi, avec presqu’autant d’années de présence.
« Je suis arrivé fin 87, 1er festival en 88. Vignau détient le record de peu ! »
Nous l’avons vu cette année dans l’Opéra de Quat’sous où il assurait et la mise en scène et le rôle de Macheath.
« Un rôle en or, qui permet vraiment de s’éclater mais qui demande un gros investissement d’autant que j’étais aussi à la mise en scène, heureusement avec Olivier. Et Patrick(Zimmermann) nous a également bien soutenus. Je ne sais si je pourrais faire une mise en scène créative seul et jouer en même temps. L’important c’est d’avoir un bon œil extérieur.
Ce rôle de Macheath j’en avais envie depuis longtemps et je me suis dit là il est temps, avant de faire Mr Peachum !
Je l’adore, c’est vraiment très jouissif avec toute une palette d’émotions à dégager. »
Éric présentait aussi son spectacle Le cinéma en chansons, spectacle qui lui permet de réunir ses deux passions le cinéma et le chant.
« Je suis passionné de cinéma depuis tout petit, je regrette d’ailleurs de ne pas avoir fait carrière dans le cinéma, je devrais peut-être prospecter ! Et l’idéal serait d’avoir une chanson à chanter dans le film, j’ai envie de chercher d’autres formes d’expression. Oui j’aimerais passer de l’autre côté, chanter une chanson de film. »
L’appel est lancé, avis aux professionnels du cinéma, d’autant qu’Éric à mon avis, doté d’une belle voix grave et d’un physique style Arditi pourrait tout à fait y être intéressant.
Pour revenir à ce spectacle, la difficulté a été de choisir, car il y a beaucoup de chansons de film même si c’est de moins en moins le cas dans le cinéma contemporain nous confie-t-il.
« On trouve des films musicaux mais c’est autre chose, comme je le précise au début du spectacle. Là, j’ai utilisé des chansons qui accompagnent soit le film, soit un personnage, soit le générique et qui souvent sont devenus indissociables de l’œuvre.
La plupart datent donc du début du siècle dernier ; j’ai d’ailleurs failli démarrer par le cinéma muet avec le chanteur de jazz. Ce sera peut-être pour un prochain spectacle.
Je me suis d’ailleurs aperçu chemin faisant qu’il y avait beaucoup de chansons de femmes. Les hommes chantent moins dans les films. »
On ne peut parler de ce spectacle sans évoquer Manuel Peskine qui l’accompagne au piano et avec divers autres instruments.
« Nous avons une vraie complicité. On a travaillé ensemble sur la couleur des chansons, les tonalités, on a les mêmes gouts, c’est plus facile on avait déjà pas mal travaillé ensemble depuis Le malentendu, avec un spectacle tango dans le off, puis sur Cabaret et L’Opéra de quat’ sous. »
Côté projet, il souhaite faire tourner le spectacle sur les chansons au cinéma, trouver une salle à Paris.
Puis la création à Clermont Ferrand des Noces de Figaro qui seront données l’été prochain à Saint_Céré et dont il assumera la mise en scène.
« Il faut penser au parti pris, aux costumes, aux décors, gros travail mais passionnant. Je pense aussi à une reprise de « Aragon chante et parle » créé en 2010 en novembre à St Céré, et que cette fois Benjamin Moreau mettra en scène pour lui donner une forme spectacle à part entière. »
Et retrouver avec toujours le même plaisir le public fidèle, l’ambiance très particulière de Saint Céré.
Nicole Bourbon
Mis en ligne le 20 août 2016