Une année a passé – c’est fou comme le temps défile vite passé un certain âge ! –, et je retrouve avec plaisir Saint-Céré et sa région, sa convivialité, son  riche patrimoine et bien sûr son festival.

À peine installés, nous rejoignons l’église des Récollets, sur les bords de la Bave, superbe monument du XVIIème siècle, célèbre pour son clocher, son retable d’une incroyable richesse et son plafond en bois peint polychrome aux motifs d'une grande variété, qui lui ont valu d’être inscrit au titre des Monuments historiques en 1973.

 

Photo Claude Bourbon

C’est dans ce lieu magique que nous allons assister à un des concerts du festival Off, car Saint-Céré a son off, qui permet de faire découvrir  des mini-concerts, courts mais de grande qualité auxquels le public peut assister gratuitement.

FANTASTICO’PÉRA

 

Ce soir, ce sont Nathalie Schaaff, mezzo soprano et Dominique Trottein qui ont soulevé à juste titre l’enthousiasme des spectateurs venus en nombre.

Ils nous ont présenté un FANTASTICO’PÉRA où surfant comme le nom l’indique sur le thème du fantastique, ils ont interprété avec un talent époustouflant des extraits de Wagner, Schubert, Rossini aussi bien que de Le magicien d’Oz avec bien sûr Over le rainbow ou Mary Poppins et l’imprononçable Supercalifragilisticexpilialidocious !, avec un rappel d’une grande virtuosité, le célèbre Mozart avec nous de Boris Vian sur La marche turque de Mozart.

 

Photo Claude Bourbon

Nathalie Schaaff possède non seulement une voix exceptionnelle qu’elle maîtrise à la perfection mais aussi une puissante force dramatique ou comique, comme dans le Duo des chats où son art de jouer sur les nuances avec un art consommé doublé d’un naturel confondant fait merveille.

Dominique Trottein l’accompagne au piano avec tout autant de virtuosité, une virtuosité qu’il a démontré brillament dans une pièce de Rossini tirée des Péchés de vieillesse, volume II, morceau 9,  Adieux à la vie! Élégie où la partition de la cantatrice ne comporte qu’une seule note alors que toute la mélodie est jouée par le piano.

Un moment véritablement exceptionnel en guise d’apéritif avant le concert de ce soir à l’église de Loubressac, un quatuor avec  piano, œuvres de  Beethoven, Brahms, Mahler.

 

Photo Claude Bourbon

Programme du Off :

Fantastico’péra le 13 août à 18h à la salle des fêtes de Sousceyrac

L’accordéon avec Julien Gonzalès Du baroque aux musiques actuelles le 8 août à 18h au château de Loubressac et le 9 août à 18h dans la cour de la mairie de Saint Jean Lagineste

L’art du trio à cordes le 12 août à 18h au kiosque à musique de Bretenoux et le 14 août à 18h à l’église des Récollets de Saint Céré.

LOUBRESSAC

 

Nous quittons la ville de Saint-Céré en longeant la rivière pour parcourir la petite dizaine de kilomètres qui la sépare de Loubressac.

La dernière partie de l’itinéraire est fantastique, la petite route serpente à flanc de colline, délivrant un panorama sublime sur la vallée de la Dordogne, une vue fantastique sur  les châteaux de Turenne, Castelnau, Saint-Laurent, Montal, la ville de Saint-Céré et les premiers contreforts du Massif central.

« Si Montal est capable de loger un roi, Loubressac possède une des plus belles vues du royaume » écrivait déjà en 1670 François Savinien d’Alquié, auteur de l’ouvrage Les Délices de la France.

Sous le promontoire rocheux où se dresse un  manoir du XVème siècle, s’étalent les ruelles moyenâgeuses du village bordées de jolies maisons en pierre ocre ornées de balcons et escaliers fleuris ou de superbes portes anciennes et l'église Saint Jean-Baptiste, chapelle du XIIIème siècle où va avoir lieu le concert de ce soir.

 

Photo Claude Bourbon

CONCERT
BEETHOVEN, BRAHMS, MAHLER QUATUOR AVEC PIANO

 

Dina Bensaid jeune pianiste virtuose de vingt-six ans présente le programme de la soirée

 

Photo Claude Bourbon

et les musiciens qui vont former le quatuor avec elle, Ludovic Passavant au violon, Stéphanie Blet au violon alto  et Lionel Allemand au violoncelle, un programme sous le signe de la musique du XIXème siècle.

Le concert débute avec non un quatuor mais un trio piano, violon, violoncelle, le Trio avec piano n° 4 en si bémol majeur, opus 11, de Ludwig van Beethoven, surnommé Gassenhauer qui veut dire Rengaine.

Il comporte trois mouvements Allegro con brio, Adagio, Thème et variations.

La dernière partie a donné son nom à l’œuvre avec de brillantes variations sur le thème de Pria ch'io l’impegno qui revient comme une rengaine entêtante, interprétée avec un brio remarquable par les trois musiciens.

 

Photo Claude Bourbon

Stéphanie Blet les rejoint alors pour les deux autres morceaux, tout d’abord le quatuor pour piano et cordes,  seule pièce de musique de chambre écrite par Gustav Malher alors qu’il n’avait que seize ans et le Quatuor pour piano et cordes n°1 opus 25 de Johannès Brahms, composée de quatre mouvements, un Allegro, un Intermezzo, un  Andante con moto et le dernier qui assure sa célébrité un éclatant Rondo alla zingareze.

Dans la belle église de Loubressac, sous les hautes voûtes, les musiciens malgré la chaleur écrasante et la sueur qui leur tombait dans les yeux, rendirent somptueusement toutes les nuances que ces compositeurs de génie inscrivaient dans leurs œuvres. Tout fut exécuté et rendu à la perfection,  le poignant du quatuor de Mahler, offrant des similitudes troublantes avec Brahms, espoir et désespoir mêlés, et le quatuor de Brahms, d’une exigence absolue et dont ils se jouèrent des difficultés avec une fougue, une passion, une virtuosité, une âme enfin qui laissèrent pantois et admiratifs les spectateurs venus nombreux partager ce moment privilégié empli d’émotions, de celles que seule la musique peut procurer.

Nicole Bourbon

 

Photo Claude Bourbon

Concert : Beethoven, Brahms, Mahler Quatuor Avec Piano

Avec :
Piano : Dina Bensaid
Violon : Ludovic Passavant
Alto : Stéphanie Blet
Violoncelle : Lionel Allemand