JOUR 4 – COLLONGES LA ROUGE – CAVAGNAC : Anandha SEETHANEN

Après une après-midi paisible au bord de la Dordogne à regarder passer les canoës, nous faisons un crochet par Collonges la Rouge distante de peu de kilomètres de Cavagnac où nous assisterons au spectacle de ce soir.

Collonges la Rouge ! Une vraie merveille. Imaginez un village aux petites rues pentues et ombragées, bordées de belles bâtisses aux pierres rouges qui lui ont donné son nom en 1969.

 

Collonges la Rouge loupeCrédit photo : Jérôme Feletin et Philippe Viguié-Desplaces

Cité de Rouge et Noir, rouge des murs, noir des toitures, la petite ville, ancien prieuré qui accueille toujours les pèlerins de Saint Jacques de Compostelle passant par Rocamadour, surnommée la « Cité aux vingt-cinq tours », offre la splendeur de ses nobles demeures aux regards des promeneurs nombreux.

Nous la quittons à regret et montons par un sentier caillouteux grimpant à travers bois vers le château de Cavagnac, propriété privée que l’on peut louer pour des événements et qui propose aussi des chambres d’hôte.

 

Spectacle de ce soir :

MY FAVORITE THINGS : ANANDHA SEETHANEN

 

Ce n’est pas ma première rencontre avec Ananda Seethanen. Outre sa présence dans les chœurs de « Cabaret » l’an dernier, je l’avais déjà remarquée à Paris dans « Hair » où elle m’avait littéralement donné le frisson avec sa version de « Aquarius » et plus avant encore lors d’une des lectures Diva « Ginger Circus ».

J’attendais donc ce récital avec grande impatience.

Elle arrive, sobrement vêtue de jeans et d’une belle tunique noire, frêle silhouette se détachant sur les vieilles pierres du château nimbées d’une belle lumière dorée par les faisceaux des projecteurs.

 

Anandha Seethanen loupePhoto : Claude Bourbon

Elle est accompagnée de deux musiciens, le pianiste Manuel Peskine, un pianiste fou nous dira-t-elle et qui « bricole » sans cesse son instrument à l’aide de gommes, pailles, vis, clous, pour en modifier le son et de Thibault Renou qui joue de sa contrebasse comme personne, faisant crisser parfois les cordes du bout de l’archet, claquant les cordes du manche ou frappant en cadence le bois de l’instrument.

 

Anandha Seethanen et son groupe loupePhoto : Claude Bourbon

Anandha c’est une voix, à la fois pure et claire, suave et bien timbrée, capable aussi bien de murmurer que d’éclater soudain en notes puissantes, ou encore de se briser soudain, voilée comme une caresse.

C’est aussi une personnalité attachante, elle le démontre dans son choix de répertoire où elle mêle « ses choses favorites », compositions personnelles et reprises entre autres de Bill Withers (le célèbre Ain't No Sunshine), Peter Gabriel (Mercy Street , écrite en hommage à l’auteur Anne Sexton), Sting (The Secret Marriage), Björk (Play Dead), Stevie Wonder (I Wish) ou encore le célèbre « I Can't Stand The Rain » qui fut interprété entre autres par Ann Peebles, Tina Turner ou le groupe Eruption.

Elle nous parle de serments secrets, de souvenirs d’enfance, de féminité, de la difficulté de laisser partir ceux qu’on aime, pour conclure : « Il n’y a ni début ni fin. Nous sommes, simplement. »

Sous le ciel étoilé, devant une assistance recueillie, Anandha chante, et nous voici très loin, le temps et l’espace semblent abolis, bercés que nous sommes par un vent léger et cette voix inoubliable qui s’éteint en un souffle, avec un dernier message : « Profitez de l’instant présent ».

Nicole Bourbon

 

My Favorite Things : Anandha Seethanen

Avec :
Anandha Seethanen (chant)
Manuel Peskine (piano)
Thibault Renou (contrebasse)

 

Mis en ligne le 11 août 2015

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