UN TRAMWAY NOMMÉ DÉSIR

Quai des Arts
1 rue de la Feuille
61200 Argentan

le 3 février 2017

Prochaines dates :

9 février 2017 au théâtre Roger Ferdinand à St Lô (50)
7 mars 2017 à La Halle Aux Grains à Bayeux (14)
17 mars 2017 au Centre Culturel d'Avranches (50)

 

Un Tramway nommé Désir loupe Photo : Virginie Meigné

La compagnie Dodéka nous invite à redécouvrir l'œuvre de Tennessee Williams Un Tramway nommé Désir et c'est à une très belle mise en lumière de cette pièce qu'elle nous convie. Vincent Poirier nous en propose une superbe relecture, il s'est emparé de ce texte toujours d'actualité en lui restant fidèle mais aussi en le magnifiant.

On assiste à un huis clos diabolique et intense qui amplifie les rapports humains et les blessures de chacun. Un Tramway nommé Désir est une histoire familiale brutale, harassante, perverse et destructrice qui se conclut irrémédiablement par l'exil et le désaveu.

La quintessence du texte est parfaitement restituée. La douleur, la sexualité, les fantasmes, la folie .... sont palpables dans une promiscuité où se heurte la différence de classe sur fond d'alcool.

La rencontre entre les deux personnages principaux est détonante, Blanche Du Bois qui se débat entre névrose et folie est interprétée par Isabelle Quantin, comédienne à la présence scénique époustouflante. Elle est Blanche. Elle donne la réplique à Rodolphe Dekowski surprenant et parfait dans le rôle de Stanley Kowalsky, être frustre et mal dégrossi, qui semble toujours dans un état limite ou borderline. Les autres personnages ne sont pas en reste et les têtes à têtes sont passionnants, Louiza Bentoumi alias Stella, amante passionnée et sœur complice est criante de vérité. Nicolas Rivals joue très justement Mitch, personnage fade et crédule mais pas tant que cela. On perçoit la présence discrète des voisins témoins de cette tragi-comédie, la voix émouvante de Sarah Auvray nous offre un moment de grâce lorsqu'elle chante.

La scénographie est audacieuse. Le décor brut de fer et de béton sur deux niveaux, une superbe structure métallique, est valorisé par la très belle scène du Quai des Arts. Dans cet appartement délabré, les entrées et sorties se font de façon inattendue et judicieuse, pas de superflu, le reflet d'une vie médiocre, seule note de couleur dans cet ensemble dépenaillé, les très jolies toilettes colorées de Blanche. La musique est présente sans être envahissante, rythmant parfaitement avec les lumières les changements de situation.

C'est un merveilleux voyage que j'ai eu l'occasion de faire dans ce Tramway nommé Désir, presque trois heures d'un spectacle ébouriffant et captivant avec une vraie performance de comédien.

Maryline Bart

 

Un Tramway nommé Désir

de Tennessee Williams

Traduction de Jean-Michel Déprats
Mise en scène de Vincent Poirier

Avec Sarah Auvray, Louisa Bentoumi, Rodolphe Dekowski, Vincent Poirier, Isabelle Quantin, Nicolas Rivals

Scénographie : Charles Altorffer
Construction : Mathieu Delangle
Lumières : Olivier Bourguignon
Création sonore : Amélie Polachowska
Costumes : Annaig Lecann

http://www.cie-dodeka.fr/

 

 

 

 

 

Mis en ligne le 7 février 2017