au Théâtre Jean Vilar
155 rue de Bologne
34080 Montpellier
les 10 et 11 Février 2011
Le changement et la rénovation citadine sont un grand sujet d'actualité pour les grandes villes. Mais il ne faut pas oublier que transfigurer les bâtisses d'un quartier amène aussi forcement un remue ménage humain, souvenirs et question de pérennité humaine remontant à la surface chez les habitants. Et c'est sur ce fait que Traces, la nouvelle création de la compagnie du petit théâtre de pain, construit allégrement sa nouvelle création.
Le spectacle commence hors plateau, à l'extérieur, pour nous donner à assister à une vraie-fausse réunion de quartier pour expliquer le chantier à venir. Le maire, l'ingénieur et les promoteurs sont là et nous expliquent leur projet. Le ridicule de ce genre de situation est au rendez vous et on rigole de bon cœur tant le réel légèrement réaménagé est présent. Les agitateurs issus du quartier viennent s'interposer et permettre au public de rejoindre la chaleur de la salle pour la suite de la représentation.
Une fois confortablement assis, rien de vraiment surprenant. Le décor de chantier géant avec une mise en scène ingénieuse voguant sur des techniques de réalisation cinématographique, avec les flashs back, les ralentis, le visionnage de la même scène sous un angle différent, nous porte durant les deux heures de spectacle. Mais le problème est que cela ne va pas vraiment beaucoup plus loin. Le jeu est assez inégal et les nombreux sujets traités sont plus survolés que vraiment touchés du doigt. Même les vannes et boutades sont un peu du déjà vu pour toute personne s'intéressant un peu à la production comique sous quelque forme qu'elle soit. Ainsi, nous annoncer, après les applaudissements, que si on a aimé ce spectacle il faut le conseiller à nos amis et, si ce n'est pas le cas, pousser nos ennemis à venir tombe plus comme un cheveu sur la soupe que comme une réplique comique tant on l'a déjà maintes fois entendue.
Cette pièce a pour avantage de représenter tout ce que le théâtre contemporain possède de bon et de mauvais. En poussant un peu plus loin, on pourrait même dire que cette création porte quelques-uns des stigmates accrocheurs des pièces pour bobos contemporains.
Malgré quelques longueurs, la scénographie et la mise en scène nous régalant du début à la fin, cette pièce est loin d'être un raté mais n'en est pas pour autant une vraie et belle réussite théâtrale. Même si elle ne laissera pas une empreinte indélébile dans les esprits, conseiller de ne pas y aller serait disproportionné au vu de ce spectacle.
Florian Gosselin
Mise en scène : Fafiole Palassio - Ecriture : Le petit Théâtre du Pain Aurélien Rousseau - Travail du mouvement et de l'espace : Philippe Ducou - Décor : Ponpon, Josep Duhau - Réalisations plastiques : Maripi Pihouée, Alexandra Filiatreau - Lumière : Pantxo Claverie, Josep Duhau, Tof Sanchez - Costumes : Muriel Liévin - Création musicale : Ximun Fuchs, Lontxo Yriarte - Espace sonore : Philippe Barandiaran - Régie générale : Josep Duhau - Administration : Elorri Etcheverry, Aurélie Lambert, Vincenç Claverie - Diffusion : Ximun Fuchs - Presse : Guillaume Méziat - Affiche : Lontxo Yriarte - Photos : Jean-Pierre Estournet
Avec : Mariya Aneva, Cathy Coffignal, Hélène Hervé, Manex Fuchs, Ximun Fuchs, Guillaume Méziat, Tof Sanchez, Lontxo Yriarte
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