POUR UNE CONVERGENCE DES CONSCIENCES
Le Chène noir
8 bis rue Sainte-Catherine
84000 AVIGNON
le 29 novembre à 19h
Pour une convergence des consciences par Pierre Rabhi
Une pensée qui amène à réfléchir dans notre période de revendications sociales
Il entre en scène silencieusement et prend place près d'un confortable fauteuil placé au centre du décor.
Petit, mince des yeux noirs une voix douce, claire, bien modulée.
Pas de gestuelle, il tient son micro devant sa bouche.
La salle est archi pleine, les escaliers sont occupés comme lors des grands soirs.
Julien Gélas l'accueille avec beaucoup de chaleur et de déférence. Rabhi est une personnalité.
Il est vrai qu'il arrive avec un passé bien garni, lui le petit algérien né dans une oasis minuscule, enfant il sera placé par son père à la mort de sa mère dans une famille française...
Lui qui n'avait rien, pas même un gros bagage intellectuel va se cultiver et mettre en place une pensée et un mode de vie, qui seront copiés et reproduits dans le monde entier.
De nombreuses associations, fondations vont naître... son discours va se révéler.
Il va recevoir des appuis du monde du spectacle mais aussi du travail, il va être appelé dans bien des pays pour implanter ses idées.
Il va rédiger sa pensée dans de nombreux ouvrages.
Alors bien sûr la célébrité, la réussite vont lui attirer bien des critiques c'est fréquent dans nos contrées.
Quoi qu'il en soit il y avait dans la salle un public conquis.
Il a développé un aspect de sa pensée : son insurrection contre la modernité sans âme qui amène à l'idée qu'il ne peut y avoir de changement de société sans changement humain.
Il est l'apôtre du minimalisme vital, vivre avec le moins possible dans tous les domaines.
Se réjouir d'un coucher de soleil et le savourer. À une personne dans la salle qui lui disait que son coucher de soleil au sommet d'un tour HLM n'avait rien d'agréable, il lui répondit qu'on ne peut pas vivre dans des cages à lapin, il faut savoir faire des choix en fonction de sa situation et ne pas tout accepter.
Pourquoi aller acheter dans des grandes surfaces si ce n'est pour enrichir des familles qui replacent les intérêts dans un autre secteur que celui de l'alimentation, il faut fuir ces endroits, rechercher la proximité, les petits producteurs locaux.
On a bien compris qu'il ne cautionnait pas le mouvement des gilets jaunes, car pourquoi demander plus quand on ne sait pas vivre avec moins. Tout est dans l'organisation de sa vie, dans les choix.
Lui est parti de rien, absolument rien, il a créé une ferme dans un lieu inhospitalier, sans eau ni électricité, sans accès, une terre caillouteuse ingrate, impropre à la culture, mais il y avait une belle vue. Il y a installé un élevage caprin de petite taille, juste de quoi produire les fromages pour vivre… et sa ténacité a payé.
Mais aujourd'hui l'humanité est dans une impasse à force d'avoir détruit la planète dans une quête effrénée du progrès. La solution viendra d'une inversion, au lieu du toujours plus il faudra passer au toujours moins. Dure position que peu de gens semblent vouloir prendre en compte notamment les gilets jaunes...
Pierre Rabhi est un philosophe, un penseur, un pionnier d'une agriculture respectueuse du sol.
Sa position vers une nouvelle société qui prend en compte les hommes et la terre, loin du superflu et de l'inutile en fait d'une certaine manière un extra-terrestre.
Nous refusons de voir que nous nous sommes engagés dans un entonnoir qui se débouche sur une chute inéluctable dans le néant.
Jean Michel Gautier
Pour une convergence des consciences
Conférence de Pierre Rabhi
direction technique jean pierre Chalon
Mis en ligne le 6 décembre 2018