Entête

PHARAON AKHÉNATON LE MAUDIT

 

Théâtre Le Petit Louvre
23 Rue Saint-Agricol
84000 – Avignon

Le 3 juillet à 10h, vendredi 4 juillet 2025 à 11h45
Du 5 au 26 juillet 2025 à 11h45
(relâches les mercredis et jeudis)

 

Pharaon Akhénaton le maudit loupe 

 

Alexandre Delimoges récidive : après avoir évoqué Gustave Eiffel et emprunté théâtralement Le radeau de la Méduse, le voici qui nous revient avec ce Pharaon.

Delimoges qui se définit lui-même comme un archéologue-contrarié et comédien et auteur-non contrarié, le prouve ici.

Il nous plonge dans la vie plutôt étonnante d'Akhénaton, ce nom qui dit à la fois beaucoup et peu. Akhénaton, donc, sa vie tourmentée, sa foi absolue en un seul dieu, son épouse Nefertiti (épousée à 13 ans) qui lui tourna le dos et dont il espéra toujours, nous dit-on, qu'elle lui reviendrait.

Passé un début incantatoire avec des a parte en direction de son "éventeur", lequel n'a pas le droit, bien sûr, de le regarder, une dramaturgie se met en place.

Le pharaon se plaint de ces demandes répétées d'aides venues de Thèbes. Il s'agace. Et puis un message en forme de rouleau lui arrive. Que contient-il ? Bien sûr, il ne l'ouvre pas tout de suite; Il attend. Il espère encore quelque chose de positif.

Il y a dans cette heure et quelque, un côté racicien. Des passions. Le sentiment, pour le pharaon d'avoir raison contre tout le monde, l'idée, aussi, que des choses lui échappent : son royaume vacille, son protecteur et beau-père, le Général, est prêt à le lâcher pour son propre fils, la fin paraît proche.

Et pourtant il était d'une sincérité absolue : à la suite de son père, il a exalté le culte d'un nouveau dieu, un dieu unique, Aton. Mais celui-ci, plus tard, sera à nouveau remplacé par Amon, avec la venue... de Touthankamon.

Delimoges a l'art de faire surgir des noms, celui de Ramsès... ou celui de Moïse, dont on se dit : ah, oui ! avec le sentiment d'avoir eu une révélation. Et d'avoir, une fois encore, appris quelque chose.

Non content d'avoir écrit, Alexandre Delimoges joue : il est ce pharaon vêtu de blanc, cet homme inquiet, menacé, oscillant entre joie extrême et moments de déprime.

Akhénaton était-il fou ? Était-il un charlatan ? Était-ce bien sensé, déjà, de déclarer la guerre au clergé d'Amon ?

Au début, on écoute cet homme défendant une cause qu'il croit bonne, la sienne. Il est, dit-il, en connexion avec ce dieu unique. Il prêche. Et puis il s'humanise, pourrait-on dire. Il revient sur sa jeunesse, sur le passé ; évoque son père honni, son épouse Nefertiti. S'attendrit, se rebelle.

L'auteur-comédien donne tout. On se dit parfois que c'est trop, mais en même temps que c'est bien. On est tenu en haleine par ce seul-en-scène quasi-messianique. Une sacrée découverte.

Gérard Noël

 

Pharaon Akhénaton le maudit

De et par Alexandre Delimoges

Mise en scène : Robert Kiéner
Costumes : Jef Castaing