Ô TOI QUE J'AIME OU LE RÉCIT D'UNE APOCALYPSE
Théâtre des Doms
1bis rue des Escaliers Sainte Anne
84000 Avignon
dans le cadre des Francophoniques
le 15 mars à 18h00
Une immersion dans un monde que l'on veut fuir
Chronique d'une apocalypse.
Les Francophoniriques du théâtre des Doms deuxième édition viennent d'ouvrir leurs portes à la création francophone, rendez vous du 15 au 18 mars.
Les Doms c'est cette enclave Wallone en France, ce morceau de territoire Belge qui a toujours des trésors à nous révéler durant l'année mais surtout durant le festival où la quintessence du théâtre wallon vient se présenter dans la cité des Papes.
En ouverture, une lecture de la pièce toute fraîche de Fida Mohissen de la Compagnie Gilgamesh en Avignon.
On connait Fida pour ses heureuses programmations, là on découvre l'auteur.
Un texte très fort, une prise de position sans ambiguïté.
Il est né en Orient y a vécu 27 ans puis est venu en France où il vit depuis 18 ans. Il a été baigné dans une culture et surtout dans une religion qui l'amène à ne pas comprendre la vie dans un pays laïque. Il a oublié qu' en France on ne vit pas dans un état religieux, la religion c'est le domaine de l'église, de l'intime. Alors il s'offusque de voir le comportement des athées qui n'ont que faire de la religion et le clament haut et fort ....
Il a été meurtri d'entendre l'écrivain Houellebecq porter au pilon l'islam lorsqu'il a dit « la religion la plus con c 'est quand même l'islam. Quand on lit le Coran on est effondré, effondré » (paru dans lire en 2001). je vous fait grâce d'autres propos sur ce sujet qui je le conçois peuvent choquer.
Il faut laisser à cet auteur les excès dont il est coutumier.
Là déjà, il faut faire la différence de comportement face au sujet, ne pas assembler islam et islamisme, ce sont deux mondes. Effectivement à présent en France on combat les islamistes, les djihadistes. En général des individus un peu bornés qui placent leur Dieu au dessus de tout, qui préfèrent la vie dans l'au- delà à celle sur terre, situation remontant chez nous au Moyen Age.
Enfin si la crise est grande, on a l'impression qu' il ne saisit pas bien où elle se situe.
Car ses rêves, ses utopies, ses portraits sont ceux d'un univers fermé, cloisonné, perdu, on ne voit pas où se situe l'ouverture, on en est même loin.
Dans la pièce le propos des personnages, la réalisatrice et le metteur en scène veulent faire travailler des détenus radicalisés sur le personnage de Celaleddin Rumi. C'est le fondateur de la confrérie des derviches tourneurs à Konya au Sud Est de la Turquie. Mais on se perd très vite à cause de la place prise par les détenus. Puis surtout par un jeune syrien Nour qui n'a qu'un objectif : mourir en martyr et faire sauter des innocents.
Pourtant la proposition, déjà en lecture, est magnifique sur le plan théâtral. Une mise en espace, une lumière, une interaction musicale sont dès à présent très belles. Puis il y a l'acteur qui interprète le héros central qui lit/joue à merveille, c'est juste, intelligent .
Dix acteurs musiciens sur scène, une belle ambiance, un beau moment..
Très touché par la proposition, pas d'accord avec l' analyse et l' explication. Je pense que l'apocalypse se situe en un endroit assez précis et veut s'étendre ailleurs. Aurons nous les moyens de nous en défendre ???
Jean Michel Gautier
Ô toi que j'aime ou le récit d'une apocalypse
texte et mise en scène Fida Mohissen
création musicale Fawaz Baker et Michel Thouseau
avec JD Barbin, M Faraoun, R Hosni, T Jallab, B Lahoz, H Omran, C Petrolesi, A Du Riveau, F Baker, M Thousseau.
Mis en ligne le 18 mars 2017