LE PETIT PRINCE |
Grande Salle d'Odyssud
Salle comble. Enfants, parents et grands parents, adultes seuls, ou accompagnés d'un ami ou d'une amie sont venus voir et écouter le merveilleux conte initiatique d'Antoine de Saint Exupéry. Rideau baissé. Chuinte la lumière. Voix d'un homme parmi les spectateurs, il est élégamment habillé, une valise à la main : voici l'aviateur ressuscité par la magie du théâtre. Il annonce qu'il a une histoire à nous raconter. Puis le rideau s'ouvre, décor poétique. En fond de scène, le petit Prince parle avec la rose qu'il a vu pousser. Elle est belle, il l'aime mais elle a des épines. Alors il délaisse sa petite planète et sa petite maison pour partir explorer d'autres planètes. L'acteur qui montre le petit prince est un enfant de 11 ans. C'est un petit homme frêle. Il tiendra son monde pendant plus d'une heure parlant d'une voix presque neutre mais touchante. C'est un bon divertissement pour tous. On peut cependant regretter l'excès de pathos à la fin, de la part de l'acteur aviateur-narrateur. Nul besoin d'en rajouter, de "faire l'acteur", la fin de l'histoire étant suffisamment dramatique, le petit prince afin de retourner sur sa planète, est mordu par un serpent. Est-il mort ? Qu'est-ce que mourir ? Jouer la tristesse, c'est orienter le spectateur. N'appartient-il pas à chaque spectateur de trouver sa réponse ? Le personnage du serpent est tenu avec sobriété, sans fioriture dans le jeu. Il reste le serpent, le passeur sans qui le retour ne peut avoir lieu.
Charles Zindor
D'après l'œuvre d'Antoine de Saint-Exupéry Mise en scène Stéphane Pezerat Compagnie Jean Blondeau
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