LE DERNIER AMOUR D'EINSTEIN 

 

 

Le Dernier Amour d'Einstein loupe Photo PierPatrick

 

La troisième édition du Festival des universités populaires du théâtre a fermé ses portes avec la présentation du « Dernier Amour d'Einstein ».

 

L'ouverture s'est faite le 1er avril au théâtre du Balcon avec « La Fille des lumières » de Jean Claude Idée

Le 2 avril « Issue de secours » de Alain Riding

Le 3 avril au Chêne Noir avec la pièce de Gérard de Cortanze « Un amour de Frida Kahlo » qui met en scène la relation entre Trotsky et Frida Kahlo avant que celui-ci ne soit assassiné par la Guépéou.

Le 4 avril au Théâtre des Halles ce fut « L'École des Machos » de Marina Castaneda, mettant en lumière les persistances machistes dans notre société contemporaine.

Le 5 avril à la Bibliothèque Ceccano « Hymne à la liberté » de Jean Claude Idée, histoire de la rédaction du dictionnaire philosophique de Voltaire.

Le 5 avril à l'Espace Culturel Folard à Morières Les Avignon présentation des « Écritures Migrantes », textes de réfugiés, exilés, migrants.

La clôture s'est faite le 6 avril au Théâtre du Chien qui Fume avec « Le Dernier Amour d'Einstein » une pièce de Hervé Bentégeat.

 

Einstein est réfugié aux États-Unis pour donner des cours à Princeton alors que tous ses collègues travaillent sur la mise au point de la bombe atomique à Los Alamos. Il a été écarté de ce projet à cause de ses idées pacifiques. LAmérique va mettre au point sa bombe grâce à l'uranium qu'Einstein obtient de la Belgique, l'Union Soviétique mettra au point sa bombe en 1949.

Entre 1935 et 1945 le savant a une maîtresse russe qu'il a connue lors de la réalisation de son buste par Sergueï Konenkov, un sculpteur talentueux qualifié de « Rodin russe ». Une relation va naître entre sa femme et Einstein. Celui-ci est en quête de trouver « la formule de Dieu » et n'y arrive pas. C'est une obsession pour lui heureusement qu'il y a Margarita qui lui apporte tout son soutien et tout son amour, elle cherche à le divertir autant qu'elle peut.

Il s'apercevra qu'elle est un agent du KGB mais leur relation se poursuivra malgré tout, même lorsqu'elle retournera en Union Soviétique et ce jusqu'à la mort du savant.

Jean-Claude Idée a conçu une mise en espace en deux lieux entre lesquels les personnages se déplacent.

L'accent est mis sur cette relation sulfureuse avant le développement du maccarthysme. Einstein vit pleinement sa relation amoureuse avec Margarita Konenkov. Elle reste cependant au service de l'Union Soviétique dans cette période où les deux grandes puissances cherchaient la suprématie sur le plan de la puissance atomique. Albert Einstein était un savant mais aussi un grand coureur de jupons et cette russe fut son dernier grand amour.

C'est tendre, délicat incarné avec beaucoup de douceur. Cette lecture mise en espace nous a paru comme une vraie pièce bien interprétée.

Emmanuel Dechartre est un Einstein rêveur toujours dans ses pensées, toujours à la recherche de « la formule de Dieu » qui tente de se détendre dans la musique. Roxane Benett joue avec bonheur Margarita en compagne ambiguë prise dans son double jeu, est-elle amoureuse, joue-t-elle un jeu ? Gravite à leurs côtés Anette Brodkom, la secrétaire d'Einstein d'une très belle précision de jeu et l'agent secret, Simon Willame qui vient régulièrement sous une double identité, avec une interprétation sobre mais juste pour le personnage.

Un très délicieux moment de théâtre où l'on voit le savant sous un autre angle que celui où l'on l'imagine habituellement.

Une admirable aventure que cette université populaire franco-belge qui attire d'années en années de plus en plus de monde dans cette formule de lectures théâtralisées gratuites. La salle du Chien qui Fume était archi-comble et les applaudissement furent bien fournis et très chaleureux.

Jean Michel Gautier.

 

Mis en ligne le 9 avril 2019