LA VIE PARISIENNE |
Opéra de Lyon Lundi 28 novembre 2011 à 19h30, mardi 29 novembre 2011 à 19h30, jeudi 1 décembre 2011 à 19h30,
Première réussie pour « La vie parisienne » d'Offenbach, remise au goût du jour par la mise en scène moderne de Laurent Pelly. Moderne mais respectant tout à fait l'esprit d'origine. Oubliés les décors classiques, envolés les costumes d'époque !Dès le lever de rideau, des personnages en tenue actuelle traînant des valises traversent la scène dans une grande agitation. Un escalator trône au centre de l'espace, voitures et fourgonnette de service occupent le plateau. Les employés de la ligne de l'Ouest arrivent portant banderole et pancartes, sur l'une d'elles est écrit « Indignés ». Le premier acte va être ainsi émaillé de références actuelles proférées par la voix de la préposée SNCF : loi anti-tabac, retards des trains dûs à des mouvements sociaux ou à des problèmes techniques, écologie. Critique du clinquant, du culte de l'argent facile, des apparences trompeuses, la pièce est toujours d'actualité. Laurent Pelly signe là son neuvième Offenbach, c'est dire s'il connaît son sujet. Son délire facétieux se donne libre cours et les trouvailles abondent. Les intermèdes habillant les changements de décor orchestrés par la chorégraphe Laura Scozzi sont désopilants et de la même veine actuelle : éboueurs, policiers, devant un rideau aux dizaines d'ampoules symbolisant la Ville Lumière soulignée par une bande son de klaxons. Paris très présent par ailleurs dans les décors tous époustouflants- avec des représentations des toits de la ville, des tableaux, un immense poster en toile de fond représentant le plan du métro et même un porte clé géant en tour Eiffel. La distribution est parfaite : Jean-Sébastien Bou (Raoul de Gardefeu) ,Boris Grappe : (Bobinet ), Blandine Staskiewicz : (Métella ), Laurent Naouri (Le Baron de Gondremarck ) habitent leurs rôles avec aisance. La pétulante Sophie Marin Degor (Gabrielle), passe avec aisance de la coquine gantière, à la veuve de colonel, pour terminer sur les épaules du Brésilien en couettes et jupette aux couleurs de l'équipe de foot du Brésil. Avec bien sûr, toujours la musique d'Offenbach, aussi pétillante que du champagne, succession ininterrompue de morceaux à succès, parfaitement mise en valeur par la mise en scène de Laurent Pelly et les chorégraphies de Laura Scozzi, originales, malicieuses, dynamiques voire parfois acrobatiques . Ils nous offrent ainsi un « Tout tourne » d'anthologie, les personnages et la table tournoyant dans un même mouvement tout en légèreté et en grâce. Et l'apothéose, c'est un « Lâcher tout » final flamboyant, enthousiaste et coloré qui a emporté la salle dans son tourbillon.
Nicole Bourbon
Musique Offenbach Livret de Henry Meilhac et Ludovic Halévy Direction musicale : Gérard Korsten Mise en scène et costumes : Laurent Pelly Adaptation des dialogues et dramaturgie : Agathe Mélinand Décors : Chantal Thomas Lumières : Joël Adam Chorégraphie : Laura Scozzi Avec : Jean-Sébastien Bou : Raoul de Gardefeu Boris Grappe : Bobinet Blandine Staskiewicz : Métella Laurent Naouri : Le Baron de Gondremarck Michelle Canniccioni : La Baronne Sophie Marin-Degor : Gabrielle Guy De Mey : Frick Tansel Akzeybek : Le Brésilien Thomas Morris : Prosper Brigitte Hool : Pauline Jean-Louis Meunier : Urbain Claire Delgado-Boge : Léonie Orchestre et Churs de l'Opéra de Lyon
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