IVRE D’ÉQUILIBRE

Festival International du Balcon du Ciel
le Balcon du Ciel
Nax (Suisse)

Le 20 juin à 20h30

 

 

Ivre d’équilibre loupe 

Quand un spectacle vous rend ivre de bonheur
Ivre d’équilibre de Pascal Rousseau

De la pénombre sort une charrette ancienne déchirant un nuage blanc dans une lumière bleutée. Un homme vêtu de noir et coiffé d’un haut de forme décrépi la tire péniblement dans les grincements des roulements et les plaintes du bois. Derrière lui drapé d’une immense cape un homme, aérien, marche, il cherche son chemin. Puis la musique s’élève, les mots aux lèvres le pèlerin ôte sa cape et danse, recherche des équilibres, empile des cailloux... Il distille déjà une poésie, une force... dans une communion qu’il veut totale avec le public.

Au gré du récit, de son récit initiatique, de ses souvenirs dans les montagnes pyrénéennes, on pénètre mieux dans le personnage, son enfance, son combat.

On se souvient de cette phrase de son grand père : « Quand tu montes en haut de la montagne, à ton arrivée continue de grimper ». Elle montre bien que rien n’est acquis, qu’il faut toujours se battre pour réussir et c’est cette lutte qui est belle. Le fil du temps est là devant nous symbolisé par ce tonneau suspendu à un mat d’où s’écoule un filet de sable blanc.

Peu à peu la carriole délivre ses secrets, boite à Pandore, elle donne tous les instruments du jeu, les balles, les cordes, les tables...

On est autour de son mât, le souffle court nous le regardons s’élever dans les airs avec une grâce inouïe, tous les mouvements sont précis, justes, poétiques.

Il a su transformer les arts des circassiens du cirque en un ballet sensible. Qu’il se mette en danger en haut du mat chinois, qu’il empile des chaises jusqu’au plafond les yeux bandés, qu’il marche sur un fil souple, qu’il se maintienne sur une superposition de rouleaux, tout est dans le défi extrême, dans la poésie, renforcé par le magnifique texte d’Anne de Commines qui raconte sa vie et ses combats.

Mais il y a aussi la musique d’Éric Bono qui le suit pas à pas l’épaulant, le guidant dans sa lutte pour l’équilibre, donnant une autre dimension au spectacle. Éric et ses cantiques, ses musiques inspirées par les quatre coins du monde dont les mots sont un mélange de toutes ces langues traversées un jour.

Tous deux sont des enfants de la rue, c’est là qu’ils ont fait leurs premières armes, là qu’ils se sont endurcis et façonnés et on retrouve dans le spectacle toute la force qui en émerge.

C’est une harmonie totale, jamais combat ne fut aussi joliment raconté, on est tétanisé de bonheur. Quel homme Pascal Rousseau, il amène de lui une force tranquille, une douceur, une fermeté, une opiniâtreté et une poésie qui nous traversent, nous portent. On applaudit à tout rompre, on veut lui transmettre tout le bien-être qu’on a si bien partagé avec lui, mais le départ ensuite est une déchirure tant nous avons vécu un moment si intense et si beau...

Jean Michel Gautier

 

Ivre d’équilibre

Auteur et interprète Pascal Rousseau

Composition et interprétation musicale Éric Bono

Mise en scène Éric Bouvron et François Bourcier
Textes additionnels Anne De Commines
Création lumière Jimmy Thavot
Régie lumière Damien Valade
Costumes Claudio Soro
Décors, accessoires Pascal Rousseau

 

Mis en ligne le 10 juin 2017