Grande Salle d'Odyssud
4, av du Parc, 
Blagnac 
05 61 71 75 15

Le 20 novembre

« Il (le diable) te tient parce que tu as de l’argent, débarasse-toi en et tu seras sauvé »

Jeudi 20 novembre 2014, Centre Culturel Odyssud, Blagnac. Descendant, tête en bas,  la verticale d'une ligne de trapèze, traversant en courant la barre horizontale,  c'est l'histoire du soldat Joseph en congé qui rentre chez lui. Sur le chemin il  y rencontre le diable et troque son violon, son âme, contre un livre coffre-fort. Il se laisse détourner de son chemin et s'en va trois jours chez le diable pour lui apprendre à jouer de son âme en échange de bons mets.

Mais le temps du diable n'est pas le temps des humains. Lorsqu'il arrive dans son village, il n'est reconnu par personne, pas même sa mère et sa fiancée. Alors il comprend trois jours pour le diable, c'est trois ans dans la vie d'un humain. Grâce au livre coffre-fort il est comblé de biens matériels  mais son cœur reste vide et le bonheur se tient loin de lui. Exilé sans patrie et sans âme sœur, un peu errant, il apprend : le roi cherche, un quelqu'un pour soigner sa fille malade dont elle deviendra l'épouse. Il n'est pas médecin mais apprend que s'il se débarrasse de l'argent il sera sauvé et sauvera aussi la princesse. Alors après  avoir troqué son âme contre l'avoir, il troque l'avoir contre son âme. Il joue au carte contre le diable et le laisse gagner. Mais un jour, la princesse veut connaître son histoire  ainsi que le pays de ses origines. Joseph se laisse tenter, car il pourrait ajouter son bonheur passé  à son bonheur présent, pense-t-il. Mais alors qu'il se trouve au-delà des frontières du royaume,  en route avec sa princesse en direction de son pays natal, le diable se saisit de lui et l'entraîne directement en enfer.

Charles Ferdinand Ramuz (1878-1947) et Igor Stravinski (1882-1971) ont repris cette histoire d'un conte Russe (Le Déserteur et le Diable)  pendant que ce dernier était lui-même exilé en Suisse (1918), fuyant la guerre et la révolution, sans argent dans les poches, ne sachant pas quand ni s'il retournerait un jours au pays natal.

Mélangeant, danse,  musique et théâtre la mise en scène de Jean Christophe Saïs souligne la dimension poétique de l’œuvre avec une superbe prestation de Raphaëlle Délaunay dans le rôle de la princesse. C'est un spectacle pour tous.

Charles Zindor

Histoire du soldat

Conte de théâtre musical de Stravinsky et Ramuz  (Lausanne, 1918)
Une création de l’Arcal, cie de théâtre lyrique et musical

mise en scène Jean-Christophe Saïs
direction musicale Laurent Cuniot
direction artistique Arcal - Catherine Kollen
scénographie Jean Tartaroli et J.-Chr. Saïs
costumes Bruno Fatalot
lumière Jean Tartaroli
maquillages Elisa Provin
collaborateur artistique Jérôme Ragon

Avec :
Serge Tranvouez, comédien : le Narrateur
Laurent Cuniot, chef d’orchestre : le Diable
Mathieu Genet, comédien : le Soldat
Raphaëlle Delaunay, danseuse : la Princesse

TM+ (7 musiciens sur scène)
ensemble orchestral de musique d'aujourd'hui
direction Laurent Cuniot