Harper Regan de Simon Stephens
au Théâtre des treize vents
Domaine de Grammont CS 69060
34965 Montpellier cedex 2
du 22 au 26 Février 2011
Les productions théâtrales reposent parfois sur une idée, sur un texte, sur une mise en scène ou sur une tête d'affiche. Malheureusement pour Harper Regan, il s'agit bien de cette dernière option tant le vide général qui la compose est présent. La déception est accentuée par la piètre performance de Marina Foïs pour laquelle on ne peut qu'espérer qu'il s'agissait là d'un très mauvais jour.
Cette pièce repose sur le vide, le silence et le non dit. La seule chose remplissant un peu cette production étant le décor qui doit certainement coûter de quoi faire vivre allègrement un ou deux intermittents du spectacle pendant un an. Le pire étant que, bien qu'esthétique et travaillé, il n'apporte pas vraiment quelque chose à la pièce, si ce n'est des temps supplémentaires pour les changements. L'aspect pharaonique de la scénographie est présent mais parfois on préfère des décors peut être plus simples mais plus efficaces. La mise en scène n'est pas non plus vraiment au rendez vous tant elle se repose simplement sur le décor.
Il est un fait que cette pièce trouvera ses défenseurs, ceux-là mêmes qui trouvent un intérêt et du génie à tout ce qui est tellement élitiste et sans intérêt que les salles de théâtre se vident. Pourtant, on ne peut durant cette pièce que se demander ce que l'on fait là, tout en cherchant quelque chose à quoi se raccrocher, et en n'oubliant pas de regarder régulièrement sa montre pour savoir dans combien de temps le supplice va enfin s'arrêter.
Cela étant dit, dresser un portait aussi noir qu'un tableau d'école est peut être un jugement un peu trop prononcé. Quelques furtifs moments de sensibilité et de théâtre viennent couper la monotonie morose de la pièce et le choix des acteurs semble plutôt judicieux. En effet, confier à Marina Foïs le rôle d'une femme sexy d'une quarantaine d'année perdue autant dans sa vie que dans la vie est pertinent. Malheureusement, son talent sonnait aux abonnés absents lors de la représentation à laquelle nous avons pu assister, ce qui fut une surprise aussi grande que mauvaise.
Ce spectacle, qui gagnerait à être amputé d'une bonne demi heure, est loin d'être un passage obligé sur le chemin des spectateurs. Si vous n'êtes pas un théâtreux ayant un goût prononcé pour l'onanisme intellectuel, passez votre chemin et fuyez.
Florian Gosselin
De Simon Stephens
Mise en scène : Lukas Hemleb
Avec : Caroline Chaniolleau, Gérard Desarthe, Marina Foïs, Alice de Lencquesaing, Louis-Do de Lencquesaing, Pierre Moure
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