LUCRÈCE BROGIA

Fêtes nocturnes de Grignan
Château de Grignan
Rue Montant au Château
BP 21
26230 Grignan

Les 16, 17, 18, 19, 22, 23, 24, 25, 29, 30, 31 juillet et les 1, 2, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 12, 13, 14, 15, 16, 19, 20, 21, 22, 23 août  à 21h00

Merci de cliquer sur J'aime
Mis en ligne le 15 juillet 2014

David Bobée s'est approprié l'œuvre de Victor Hugo avec un culot certain. Car il en faut de l'audace pour mêler ainsi le contemporain au classique, la musique et la danse moderne au théâtre, et des comédiens de tous horizons.

Un pari fou comme les affectionne ce jeune metteur en scène spécialiste des adaptations grandioses et des scénographies d'exception.

C'est dire si le château de Grignan et son superbe décor naturel pouvait l'attirer.

Le théâtre de Hugo doit être « joué tel que son auteur l'a conçu, c'est-à-dire avec grandiloquence, flamme, grands éclats, égarements, contrastes de lumières et d'ombres, expressions démesurées ». (Colette)

La mission est ici remplie au-delà des mots, et cette lecture là rend tout ce que comporte le théâtre d'Hugo de drame, d'emportements, de mouvements, de vitalité et aussi de grotesque.

Transformée en demeure des Borgia, l'antique bâtisse de Madame de Sévigné se retrouve baignant dans l'eau de la lagune vénitienne. Sur la lagune immobile, des pontons de bois organisent des traversées, des passages, des canaux.

La pièce commence aux sons puissants  et métalliques de la guitare électrique et du chant poignant et violent de Butch McKoy.

Et d'entrée nous sommes pris, captivés, emportés, submergés par une vague d'émotions qui ne nous lâchera pas durant les deux heures trente que dure le spectacle, deux heures trente qu'on ne voit pas passer. Les morceaux de bravoure se succèdent, c'est l'entrée de Gennaro et de ses compagnons qui insultent Lucrèce, le bal chez la princesse Négroni, la mort des jeunes soldats, toutes séquences que l'on croyait connaître et qui deviennent soudain incroyablement vivantes.

Mais comment raconter ? Décrire les images sublimes que créent cette eau, les éclaboussures qui retombent en gouttelettes scintillantes, ce décor mouvant qui nous fait passer de Venise à Ferrare dans des intermèdes puissamment chorégraphiés, ces jeux de lumière qui animent les scènes d'ambre, de nuit ou de sang jusqu'au tableau final d'une fulgurante beauté et qui fait se dresser d'un même mouvement un public enthousiasmé.

Nicole Bourbon

 

Lucrèce Borgia

de Victor Hugo
Mise en scène et scénographie : David Bobée

Avec : Béatrice Dalle, Pierre Cartonnet, Radouan Leflahi, Marc Agbedjidji, Pierre Bolo, Juan Rueda, Jérome Bidaux, Marius Moguiba, Catherine Dewitt 

Création lumière : Stéphane Babi Aubert
Création musique : Jean-Noël Françoise
Régie générale : Thomas Turpin
Construction décor : Salem Ben Belkacem
Assistante mise en scène : Catherine Dewitt

 

Version imprimable (PDF)