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JULIETTE GRECO |
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Les Nuits de Fourvière
Une légende est passée à Fourvière et a envouté le public avec sa voix grave et son geste lent. Juliette GRECO s'est faite la voix des poètes disparus : Prévert, Brel, Léo Ferré, Gainsbourg. Dans sa grande robe noire, elle a interprété les titres incontournables de nos discographies. Un petit oiseau, un petit poisson, Jolie môme, Accordéon, la Javanaise, le Pont de Marie. L'artiste a tenu la scène accompagnée de ses deux proches musiciens, Gérard Jouannest (ancien pianiste de Brel) au piano et Jean-Louis Matinier à l'accordéon. GRECO n'est pas une grande bavarde, entre deux chansons elle lance parfois quelques mots. Avant d'interpréter « Le train de nuit », elle annonce faire son devoir de mémoire. Ces chansons à texte, elle les vit du plus profond d'elle-même. Son visage porte toute l'expression de ses sentiments, ses grands yeux noirs captent le cur des spectateurs. Ce petit bout de femme en robe chauve-souris agit comme un aimant sous les projecteurs. Et si les aléas de la technique l'ont obligée à faire une pause, elle a eu, hier soir, l'honneur de faire deux entrées sur scène sous les chaleureux applaudissements. Vers la fin de son spectacle, elle dialogue avec la mort avec « J'arrive ». Mais elle se rattrape en offrant « Ne me quitte pas » au public debout applaudissant pour la garder encore sur scène. L'artiste, 85 ans, a embrassé son public en lui envoyant ses doux baisers.
Corinne Charvin
Juliette GRECO Avec Gérard Jouannest au piano, Jean-Louis Matinier à l'accordéon
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