Dans un décor imposant, le roman de chevalerie se déroule comme un livre ouvert sans répit. Les solides murs du château tiennent la scène côté cour, laissant les chevaliers ou autres couturières se glisser entre leurs meurtrières. Les tentes, les chevaux, les armées de chevaliers…le Moyen Age est peint à la perfection et les tableaux s'enchaînent sur fond de musique métallique pour rappeler le son des épées.

L'histoire ? Elle se déroule au temps du Roi Arthur, à Camelot. Parmi les chevaliers courageux, il en est un plus valeureux et plus naïf, le neveu d'Arthur, Gauvain, toujours prêt à relever les défis même s'ils ne s'offrent pas à lui.

Sa réputation a traversé le Pays de Galle, toutes les femmes rêvent de Gauvain, chaque rencontre est une aventure…

Alors que les chevaliers allaient passer à table, un chevalier vert et son cheval géant se présentent au Roi et le défie de lui couper la tête. C'est Gauvain qui relèvera le défi pour sauver l'honneur d'Arthur. Une fois mort, sans tête, le chevalier vert donne rendez-vous à Gauvain dans un an à la chapelle verte, ce sera au tour de l'étranger de trancher la tête à Gauvain. L'épopée commence pour le valeureux chevalier neveu d'Arthur qui fera des rencontres surprenantes et très enrichissantes…l'école de la vie de chevalier.

Hautement chargée de symboles (la couleur verte, le collier porte bonheur…) la pièce trouve un savant équilibre entre le poids moyenâgeux de l'histoire et un trait de comédie décalée. La mise en scène profite du décor imposant pour se laisser à quelques extravagances bien dosées : le jeu des animaux, une courtisane qui se dévoile pour charmer Gauvain, postures suggestives…). L'humour se glisse jusque dans les répliques comme ces chevaliers étrangers qui parlent une langue compréhensible uniquement par leurs mimiques. La religion chrétienne, l'homosexualité, le syndicalisme sont traités sur le mode burlesque par des comédiens des plus attachants.

Gauvain et le chevalier vert est un mythe de chevalerie revu par le TNP et le TNS pour s'inscrire en 3ème volet de leur création du Graal Théâtre. Une belle collaboration qui compte déjà 10 pièces qui se mêlent et se suivent. Gauvain sauvera-t-il sa tête ? Élucidera-t-il le mystère des chevaliers retrouvés morts d'une lance dans le cœur ? À suivre…

 

 

Gauvain et le chevalier vert

De Florence Delay et Jacques Roubaub

Mise en scène : Julie Brochen avec la complicité de Christian Schiaretti

 

Muriel Inès Amat** Soeur ainée, Ygerne

Laurence Besson* Dame 2, Lady Bercilak

Christophe Bouisse Nore de Lis, Guinganbrésil, Seigneur de la Pire Aventure

Fred Cacheux** Blaise de Northombrelande, Maire, Nétuns

Jeanne Cohendy Guenièvre, Demoiselle Soeur de Guinganbrésil

Julien Gauthier* Yvain

Damien Gouy* Ké, portier

Antoine Hamel** Guerrehés, lion

Ivan Hérisson** Bran de Lis

Xavier Legrand Arthur, Demoiselle Déléguée

David Martins** Gauvain

Clément Morinière* Girflet, le Chevalier blessé

Cécile Péricone** Dame 1, Demoiselle qui pleure, tisseuse

Juliette Plumecocq-Mech Demoiselle Hideuse

Jérôme Quintard* Agravain, Tiébaut de Tintagel, Nautonier

Yasmina Remil* Petites Manches, Clarissant

Juliette Rizoud* Demoiselle Moqueuse, Demoiselle de la Pire Aventure

Hugues de la Salle Mordret, Nétuns

Julien Tiphaine* Chevalier Vert / Lord Bercilak

Clémentine Verdier* Flore de Lis, Anna

Avec la participation de Pierre Meunier

* Comédiens de la troupe du TNP, ** Comédiens de la troupe du TNS

 

Scénographie et accessoires Fanny Gamet, Pieter Smit

Lumières Olivier Oudiou, assistant à la lumière César Godefroy (élève de l'École du TNS - Groupe 41)

Costumes Sylvette Dequest, Thibaut Welchlin

Coiffures, maquillage Catherine Nicolas

Son Laurent Dureux

Masques Erhard Stiefel

Assistant à la mise en scène Hugues de la Salle

 

Production Théâtre National de Strasbourg, Théâtre National Populaire

Le décor et les costumes sont réalisés par les ateliers du TNS.

 

À lire : l'intégralité du Graal Théâtre aux Editions Gallimard, 2005.