Un vaudeville qui commence doucement mais qui surprend en enchaînant les imprévus au fil de la pièce. Pour planter le décor, c'est un célibataire endurci, Henri de Stacy, à qui on annonce le décès de sa tante Yvonne et qui découvre qu'on ne lui a pas tout dit du testament. En effet ses potes décortiquent l'acte notarié qui révèle que l'argent de la tante légué à l'église catholique pourrait lui revenir s'il se mariait rapidement et sous contrôle d'huissier pendant un an !

La somme est loin d'être négligeable, un million d'euros, et vaut la peine de faire un petit effort de la part d'Henri. Mais là, c'est encore un retournement de situation car sous les conseils de son copain  Norbert l'avocat, il fait le choix de se marier avec son autre copain Dodo, un artiste raté sans attache et encore chez ses parents. Une petite stratégie qui devait lui éviter de choisir entre toutes ses prétendantes féminines mais qui va vite le mettre dans l'embarras.

Un mariage gay, sujet d'actualité, qui ne passe pas inaperçu puisque la presse s'en empare, les collègues de bureau sont tous au courant, son père très autoritaire aussi…

En toile de fond de toutes ces tensions qui se nouent, le vrai faux couple homo va vite tomber dans les clichés de la vie quotidienne : la séance de repassage, savoir qui va sortir les poubelles…  

Au cœur de tous ses rebondissements, certaines scènes marquent de grands moments d'humour comme lors de la rencontre de Dodo et de son beau-père (sans savoir que c'est son beau-père), la séance de gym improvisée par Henri et Dodo pour faire macho, mais surtout le personnage de Dodo habillé en cochon prêt pour animer un anniversaire…

Un imbroglio impossible à démêler qui se joue entièrement dans l'appartement d'Henri. Les premiers mensonges en entraînent d'autres. C'est l'escalade des quiproquos pour les cinq personnages de la pièce. Même les artistes ont du mal à garder leur sérieux sous les rires du public quitte parfois à en oublier leur texte ! Cela casse un peu le rythme du spectacle et donne parfois  la désagréable impression que l'on n'assiste pas à un spectacle professionnel mais qu'on est à une soirée entre copains. Certes, c'est sympathique mais ce n'est pas forcément ce qu'on cherche quand on va voir un  spectacle.

Corinne Charvin

 

 

Le gai mariage

Une comédie de Gérard Bitton et Michel Munz (Scénaristes de la vérité si je mens !)

Avec : Georges Salvador (le père d'Henri) ; Pascal Carré (Norbert l'avocat) ; Jordan Topenas (Dominique dit Dodo) ; Carole Benhamou (la copine d'Henri) ; Michel Bernini ( Henri de Stacy)