À ne surtout pas confondre avec Faudel, sinon il se met dans une colère noire ! Après cette petite mise au point, Foudil tente un exposé sur les avantages et les inconvénients d'être arabe. Bien entendu, le public s'y attend, il n'y a pas d'avantage… peut-être en cas d'attaque terroriste dans la salle, les arabes seraient assurément épargnés. Et voilà Foudil en transe mimant une scène de vie d'une organisation terroriste, Al Qaïda Entreprise, avec la fameuse formation au suppositoire explosif…

Avec une énergie décapante, Foudil, seul sur scène, fait passer le public du rire aux larmes sans reprendre son souffle. Il joue tous ses personnages et raconte comment son cousin Hicham un peu dragueur garde l'accent arabe même à l'écrit, comment il a présenté son ex-femme Jessica médecin à sa mère qui l'a rebaptisée Djamila… Il s'éclate à mimer les différents styles d'éducation à la française où les parents instaurent le dialogue et l'éducation à l'africaine où le père menace de mort !

C'est un vrai clown actif sur scène, sans retenue il fait rire aux larmes et deux minutes après il passe au tragique en plombant la salle d'émotion. Son talent c'est de se risquer où seul un arabe peut aller. Il le dit lui-même en parlant de l'âge d'or arabe avec l'invention des mathématiques… « Comment on en est arrivé là ? On était au top ! ». C'est le point levé que Foudil se dit fier d'être en France où il peut s'exprimer au nom de ses cousins tunisiens, libyens ou égyptiens.

Foudil, c'est l'arabe qui dévoile la forêt.

Corinne Charvin