UN SOIR UN AUTEUR : DAVID ZAOUI
Villeneuve-lès-Avignon
Le 27 mai à 19h30
Un soir un auteur, le rendez-vous régulier organisé par Natalia Brignoli est devenu une institution où les auditeurs fidèles viennent pour rencontrer un auteur et son dernier roman.
Le dernier, David Zaoui, vient avec un roman au titre pour le moins équivoque.
Cela cache un individu, Julius Pavlof qui se rend compte, lorsqu’il apprend qu’il lui reste peu de temps à vivre, qu’il est seul sur terre, il n’a créé aucune amitié et il va mourir seul. Il veut un bel enterrement alors il va faire en sorte de se réconcilier avec tous ses amis.
L’entreprise est périlleuse, mais il a bon espoir. Pas facile de retrouver et de convaincre ses ex-amis !
Cette entreprise peut sembler un peu stupide, désuète, sans grand fondement. Mais elle montre que tous les individus se ressemblent, qu’ils veulent tous leur part de reconnaissance. Il y a comme une peur de la solitude extrême, on veut mourir entouré, choyé comme disait Brel : « J’veux qu’on rie, j’veux qu’on danse quand c’est qu’on me mettra dans le trou ». Vœu pieux n’imaginant pas la solitude possible.
Le héros de David Zaoui n’a plus d’espoirs, il a des certitudes et il veut en sortir en se préparant pour, non pas une autre vie mais une autre fin, et le pari semble gagné. Pourquoi ? Parce que les gens sont toujours prêts pour faire la fête, pour fêter qui que ce soit. Qu’importe ce qu’ils ont fait, la seule chose qui compte c’est de s’amuser. Comme si la société est, de par sa nature, un peu tristounette et ne laisse pas assez de temps de repos et de joie dans la vie.
« Bienvenue à mes obsèques » est une invitation lancée comme une bouteille à la mer, comme une perche tendue au-dessus du précipice, comme une bouée dont on s’empare pour éviter de couler.
La soirée animée de maître par Lydia qui, comme à l’accoutumée, a bien préparé son interview, pas un temps mort et un maximum d’explications.
On souhaite vivement que l’association « un soir un auteur » trouve les fonds nécessaires à sa survie car sinon un gros trou culturel se créerait.
Jean Michel Gautier
Mis en ligne le 29 mai 2025
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