À TRAVERS LES YEUX D’YVON LAMBERT 20 ANS APRÈS
Fondation Lambert
rue Violette
84000 Avignon.
Tél. : 04 90 16 56 20.
Ouverture de septembre à juin du mardi au dimanche de 11h à 18h.
À travers les yeux d’Yvon Lambert 20 ans après
Cela fait 20 ans qu'Yvon Lambert a fait le pari d'ouvrir un musée d'art contemporain à Avignon et depuis 20 ans exposition après exposition le public est présent.
Galeriste et collectionneur, c’est en 2014 qu’Yvon Lambert, né à Vence en 1936, met un terme à sa carrière de galeriste. Pour mieux se concentrer sur celle de collectionneur. De 1966 à 2014, Yvon Lambert aura ainsi porté la Galerie Yvon Lambert, à Paris (et New York). Au fil de cinq décennies, il aura façonné l’art contemporain, tout en se constituant une collection. En 2000, Yvon Lambert ouvre au public sa Collection Lambert à Avignon, installée dans l’Hôtel de Caumon.
Aller à la fondation Lambert rencontrer sa dernière exposition est chaque fois une surprise dans le sens où on est toujours interloqué. Surpris par la qualité du travail des artistes et étonné de voir exposées certaines œuvres qu'on trouve pour le moins sans grand intérêt.
La fondation Lambert c'est l'approche d'une collection faite par un galeriste qui donne libre court à ses passions à ses goûts et de ce fait aux artistes qu'il aime. Bien sûr on est séduit par l'immense photographe Andres Serrano, mais pas emballé par Nan Goldin dont les photos reflètent le tout venant de la vie, avec des cadrages sans intérêt, une mise au point très relative et une inspiration qui frôle le vide.
De ci de là des rencontres comme Combas qui nous ravit chaque fois ou comme Julian Schnabel dont on n'arrive pas à trouver un quelconque intérêt à la création.
Dans une salle des toiles qui évoquent les tissus des chaises longues de plage, on a saisi c'est de Buren qu'il s'agit, mais là posées contre le mur, pas même accrochées ça ne fait pas net. Pourtant le travail de Buren est justement très appliqué, étudié... je n'ai pas compris.
On croisera avec intérêt Boltansky et Andres Serrano... mais ensuite on n'adhère pas aux choix d’Yvon Lambert sur d'autres artistes. Bien sûr il a constitué son exposition au travers de ses rencontres avec les artistes qu'il a voulu défendre, c'est une expo très personnelle, marquée par le galeriste, par ses goûts et sa personnalité.
Il faut se laisser porter de salle en salle, découvrir ou revoir des œuvres qui nous séduisent ou nous révoltent ou parfois même nous indiffèrent.
Les portraits de Yvon Lambert ne manquent pas d'humour, une toile où un trait vertical découpe l'espace, deux tréteaux avec une planche et un bout de métal, un tableau recouvert de papier argenté et une photo (un peu floue), en guise de portrait on peut mieux faire.
Il est vrai que lorsqu'on veut défendre l'art contemporain, celui qui se fait sur le moment c'est toujours difficile. Faut avoir en mémoire les grands combats dans l'histoire de la peinture qui opposaient les artistes entre eux, pour enfin les retrouver tous reconnus des années plus tard.
Mais aller chez Lambert c’est chaque fois très intéressant, on baigne dans l'art en mouvement, dans l'art en gestation. C'est la vie.
Jean Michel Gautier
Mis en ligne le 13 septembre 2020
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