Folies Bergère
32, rue Richer 
75009 - Paris

Lundi 23 mai 2016 à 20h00

 Alex Lutz maître de cérémonie

Ah ! le joli mois de mai… mais il pleut... oh ! il pleut des Molières aux Bergère Folies, douces, ou moins... Alex Lutz, maître des cérémonies, en a le smoking tout mouillé, ce qui lui a visiblement porté chance, puisqu’il a raflé en fin de soirée le Molière du meilleur spectacle humoristique ! Derrière ses airs de collégien premier de la classe, il cache bien son espièglerie contagieuse. Il est secondé par monsieur Touchi-Toucha qui a vraisemblablement pour mission d’écourter les trop longs discours de cette festive soirée…

Passons de la Croisette aux Grands Boulevards : après les palmes de Cannes et la montée de marches hier, voici aujourd'hui les prix des montées sur les planches. C’est aussi stress, mais nettement moins strass, ici des paillettes brillent de mille feux dans les yeux des protagonistes, non sur leurs habits… La salle est pleine. Et dans la rue aussi, il y a du monde : des intermittents et des militants pro-diversité, venus manifester. A l’intérieur, évidemment bien placée, parmi la crème de la crème du théâtre français, la ministre de la Culture Audrey Azoulay reste souriante et attentive lorsque s’adresse directement à elle Didier Brice, Molière du comédien dans un second rôle : en effet, il lui demande de mettre sans tarder en œuvre l’accord conclu le 28 avril dernier, concernant l'assurance chômage des intermittents. "Madame la Ministre, à vous de jouer !" Espérons-le...

Introduction, puis enchainements de sketchs, scénettes et projections se succèdent gentiment, même si pas forcément toujours avec grand raffinement, pour laisser place au palmarès dont voilà, dans le désordre, les heureux élus ainsi "Molièrisés" :

Palmarès :

Enfin, le Molière d’honneur 2016 va à Fabrice Luchini, qui le reçoit des mains mêmes de Michel Bouquet, à qui il dit vouloir le rendre sur le champ, en signe de respect et admiration. Sans oublier l’hommage également aux comédiens disparus avec la belle Yael Naïm chantant accompagnée par le son du mystérieux "orgue des anges", l’harmonica de verre.

Absolument tous les discours des lauréats sont émouvants et pleins de sens, tel le message d’Andréa Bescond aux victimes de pédophilie, les Faux British qui rappellent que dans la grande famille du Théâtre il ne faut pas oublier celui de Rue. Nous retenons particulièrement la sincérité fougueuse et l’incandescente intensité du brillantissime Alexis Moncorgé. Le passionné Wladimir Yordanoff, quant à lui, nous rappelle que lorsqu’un comédien re-présente un personnage, quelle qu’en soit l’époque, il lui re-donne vie en le ramenant dans le réel, dans l’instant, dans l’émotion. Et là, nous avons une irrésistible envie de crier avec lui : "Vive le Théâtre" !

Luana Kim