REPAS DE CHANTIER, PERFORMANCES TECHNIQUES ET ARTISTIQUES

Chantier de la Gare Arcueil-Cachan, le 1er novembre 2017

 

Attention, insolite : art et béton ! C’est hyper trendy. En fait, c’est même un must.  Et à vrai dire, une nécessité. De toute évidence, aujourd’hui l’art “fait passer” le béton… il fait contrepoids. Vous avez dit rééquilibrage ? Contemporain.

C’est ambitieux et pionnier, d’ailleurs, paraît-il, le monde entier nous regarde, nous, franciliens… Le Grand Paris Express est le plus grand projet urbain d’Europe : 200 km de nouvelles lignes de métro automatique, 68 futures gares connectées avec les réseaux de métro, RER, Transilien et les pôles bus, à construire d’ici 2030 avec les meilleurs architectes contemporains. Pour accompagner cette transformation urbaine sans précédent et contribuer à l’émergence d’une identité métropolitaine, la Société du Grand Paris a initié un large programme artistique et culturel, mené sous la direction artistique de José-Manuel Gonçalvès, accompagné de personnalités invitées.

Une opération de génie civil de grande envergure a été réalisée : le ripage d’une dalle de béton de 3 000 tonnes sous les voies du RER B. Construite au préalable, cette dalle qui constituera le futur toit de la nouvelle gare a été déplacée sur 30m pendant environ 8h. À cette occasion, la Société du Grand Paris a organisé “KM2” (Kilomètre 2), un rendez-vous artistique et culturel à destination des riverains, habitants, visiteurs tout public, pour faire découvrir le chantier autrement, un aperçu d’une juxtaposition de performances techniques et artistiques, sous la direction artistique de José-Manuel Gonçalvès, au sein du Groupe Créatif du Grand Paris Express. Avec des ateliers de sensibilisation autour du Grand Paris Express pour toute la famille, une table ronde, découverte de la maquette de la gare avec l’architecte Jean-Pierre Vaysse (ar.theme), en présence de Jean-Yves Le Bouillonnec (Maire de Cachan, président du conseil de surveillance de la SGP) et Philippe Yvin (président du directoire de la SGP).

Dans un univers très impressionnant de gigantesques engins de génie civil, bulldozers, bétonnières, grues, pelleteuses, tombereaux et autres décapeuses et niveleuses, pendant que les ouvriers continuaient à travailler sans relâche, nous avons enfilé, comme eux, les gilets jaune fluo de rigueur et nous avons assisté à de belles prouesses circassiennes avec Johan Lorbeer (artiste-performeur), Lionel Pioline et son équipe de 4 trampolinistes, la French Freerun Family (free-runners) et le collectif Yes We Camp et la fanfare des Parpaings perdus (École spéciale des travaux publics). Voir les artistes évoluer avec grâce et souplesse en plein milieu du chantier, entourés d’immenses machines aux rouages surdimensionnés, était absolument fascinant : la science fiction avait rattrapé la réalité, nous avions l’impression de vivre une scène des Transformers !

Puis un repas bon enfant et convivial “de chantier et gigot-bitume” fut offert à tous. Nous avons passé une belle soirée de partage, fort intéressante.

En définitive, quelle bonne idée que d’enrober toutes ces tonnes et kilomètres cubes de métal et béton dans un peu de douceur artistique, musicale et culinaire. Tout peut se mélanger… à condition de planter aussi des arbres… et beaucoup, s’il vous plaît !

Luana Kim