EXPOSITION INVENTION /DESIGN – REGARDS CROISÉS
Musée des arts et métiers
60 Rue Réaumur
75003 Paris
01 53 01 82 00
Jusqu’au 6 mars 2016
C’est une exposition des plus intéressantes que nous présente Antoine Fenoglio, un des commissaires. Une centaine de pièces appartenant pour un tiers au musée, un tiers au CNAP et un tiers à différents industriels, designers ou autres musées, vont nous faire saisir le lien entre inventeurs et designers.
Car si l’inventeur cherche sans cesse à améliorer un process sans s’intéresser vraiment à l’objet entier alors que le designer pense plutôt à la socialisation de l’ensemble, ils partagent sans conteste un même état d’esprit qui est ici développé autour de quatre thématiques, la curiosité (pour trouver des solutions), l’essentiel (savoir « dessiner avec une gomme », se débarrasser du superflu, pour aboutir à un objet auquel on ne peut rien retirer), le contexte (par exemple, la prise en compte du contexte géographique explique en partie, le recours massif au moulin à vent en Hollande et à la turbine hydraulique en France au XIXe siècle.) et l’audace (aller à fond dans une idée, parfois à l’encontre de ce que la majorité pense).
Nous avons dans le premier sas, un exemple tout à fait parlant avec une exposition de vélos. Dans une vitrine, le travail des inventeurs autour d’un des éléments du vélo, ici la chaîne avec différentes étapes.
Puis différents modèles nous font comprendre le souci des designers de faire correspondre les modèles aux besoins des utilisateurs : vélo avec porte bagages pour faire les courses, vélo pliant, vélo conçu pour battre des records etc.
Si le design a d’abord concerné le mobilier, il touche maintenant de plus en plus de domaines avec le développement de l’industrie, du numérique, des produits manufacturés toujours plus nombreux.
Axe central de la grande salle, véritable colonne vertébrale de l’exposition, présente ainsi l’évolution de trois objets basiques, la cocotte minute, les claviers de machine à écrire puis d’ordinateurs et enfin les ampoules. Et il est vraiment intéressant de voir le cheminement du simple utilitaire, invention de l’objet pour le confort de l’usager jusqu’à l’intervention des designers avec un souci plus esthétique tout en simplifiant le processus de fabrication ou en réduisant le coût de production.
On passe ainsi par exemple de la marmite de Papin à l’autocuiseur connecté, des machines à écrire aux ordinateurs puis aux tablettes tactiles, de l’ampoule d’Edison, aux halogènes puis aux lampes LED et autres diodes organiques dites OLED.
Visites, conférences et activités diverses sont également proposées autour de l’exposition, une vraie mine de renseignements et de réflexions.
Nicole Bourbon
Mis en ligne le 19 janvier 2016