EXPO ELECTROSOUND : DU LAB AU DANCE FLOOR
Fondation EDF
6 rue Juliette Récamier
75007 – Paris
Jusqu’au 2 octobre
Entrée libre du mardi au dimanche de 12 à 19 h sauf jours fériés
Construite en 1910 par l’architecte Paul Friesé à qui on doit nombre de bâtiments industriels dans Paris, cette ancienne sous-station électrique reconvertie par EDF est le cadre depuis 1990 de nombreuses expositions, belle vitrine pour les actions de mécénat initiées par EDF se rapportant souvent à l’environnement, l’urbanisme ou encore au développement durable.
On peut y voir en ce moment et jusqu’au 2 octobre, une rétrospective très intéressante d’un mouvement qui ne cesse de se développer : les musiques électroniques.
Se développant sur trois étages, elle nous raconte cette histoire d’une façon très concrète qui permet de contenter l’amateur éclairé tout en étant accessible au néophyte.
Les commissaires Jean Yves Leloup, Journaliste, DJ, designer et enseignant, et les deux membres de No Design Jean Louis Fréchin et Uros Petrevski , nous font évoluer parmi documents d’archives, pochettes de disques, témoignages (films, photos), et instruments divers depuis les années d’après la première guerre mondiale jusqu’à nos jours nous permettant ainsi de mieux appréhender la complexité de cette mouvance, d’abord expérimentale pour envahir à notre époque pratiquement toutes les pratiques musicales.
Le premier niveau se partage en cinq époques :
La première, les fondations, utilisant les nouvelles découvertes scientifiques, avec les premiers véritables instruments, le Thérémine et Les ondes Martenot.
D’autres suivront, rudimentaires, se servant d’instruments de mesure détournés de leur usage primitif grâce à l’utilisation de la bande magnétique.
La seconde intitulée Le rock Progresse, nous amène aux années 60 avec l’univers de la pop, avec Pierre Henry l'un des pères de la musique électroacoustique, connu du grand public pour le morceau Psyché Rock et le ballet de Maurice Béjart Messe pour le temps présent.
C’est l’époque des premiers synthétiseurs qui valaient le prix d’une voiture !
Arriveront ensuite les albums de Tangerine Dream, Hawkwind, Emerson, Jean Michel Jarre, Vangelis ou encore Kraftwerk. Souvenirs… Et les appareils comme le Nagra bien connu des journalistes et le Teppaz, incontournable des « boum » de la jeunesse de l’époque.
Période 3 les années 80, avec les nouveaux synthétiseurs :
Début de la démocratisation, avec des instruments mythiques le DX 7 de Yamaha, La TR 808 de Roland. Le développement des séquenceurs et des boites à rythme donnent des morceaux plus dansants et marque le début de l’ère des DJ.
Quatrième période Les PC Une nouvelle donne qui va bouleverser le paysage : l’arrivée de l’informatique et du format midi, l’ordinateur Atari et le logiciel Cubase, qui vont permettre l’avènement des home studio et l’arrivée de futures stars électro comme Laurent Garnier, Richie Hawtin ou Jeff Mills.
Dernière époque : tous DJ ?
Concentration au sein de l’ordinateur, simplicité d’usage des logiciels comme Traktor permettent aux amateurs d’accéder à une qualité professionnelle.
La musique électronique devient alors mondialement populaire, réunissant les foules autour de superstars comme David Guetta ou Skrillex, générant un chiffre d’affaires en 2015 de 7 milliards de dollars.
Dans une salle de projection, on peut aussi écouter Arnaud Rebotini, Nicolas Godin (Air), Étienne de Crécy ou Christine Webster nous parler de leur rapport à leurs instruments de travail.
À l’étage nous voici à l’Atelier où nous pouvons expérimenter nous mêmes, un endroit où on peut rester des heures à jouer avec des Vocodeur, mini-Moog et autres synthés 80’s jusqu’à des créations étonnantes et très récentes d’artisans, comme l’étonnant Dualo qui permet à (pratiquement) tout le monde de créer ses morceaux. On peut même faire de la musique avec de la gelée avec Noisy Jelly et ses capteurs qui transforment les mouvements en signaux sonores.
Le dernier étage c’est le Dance Floor où on peut écouter une compilation de morceaux des origines jusqu’à maintenant.
Une exposition d’une grande richesse propre à satisfaire aussi bien les curieux que les passionnés.
Nicole Bourbon
Mis en ligne le 22 juillet 2016