LORSQUE FRANÇOISE PARAÎT

 

Théâtre du Balcon
38 rue Guillaume puy
84000 – Avignon

du 7 au 31juillet
à 10h30
relâche les 13,20 et 27 juillet

 

Lorsque Françoise paraît loupePhoto © Frédérique Toulet 

 

Lorsque Françoise paraît
comment devient-on Françoise Dolto ?

 

Belle question que l’on se pose depuis des années. Françoise Dolto est née dans un milieu bourgeois de droite pour ne pas dire d’extrême droite. Très tôt, elle se manifeste par des questionnements où les adultes ont du mal à répondre. Très tôt elle se protège en créant un BAG (bon ange gardien) qui sera sans cesse derrière elle. Elle voudra faire des études en s’opposant à sa mère qui est contre, mais parviendra par étapes à faire ce qu’elle désire. Petite fille extrêmement précoce, elle va être contrainte de rester connectée à son enfance.

On la sent si libre, si sûre d’elle, on la voit débuter dans ses théories sans retour arrière, sans hésitations. Elle va poursuivre tout au long de sa vie.

Ce ne sont pas les barrières qui vont se dresser qui vont l’empêcher d’avancer, non elle est sûre d’elle et de sa démarche.

Son père lui a apporté la confiance en elle alors que sa mère sera bien souvent un obstacle.

Mais quel rôle pour Sophie Forte, jouer la vie d’une illustre femme de la naissance à la mort !

En prime cette pièce n’est pas barbante, pas pontifiante. On parle bien des théories de Dolto mais en finesse, au gré d’une discussion, bien enveloppées.

C’est bourré d’humour, léger et que ce soit Sophie Forte ou Stéphane Giletta (qui joue

le BAG, Henri, un curé, un papa et un enfant et même Bernard Pivot, ils apportent des notes d’humour comme des cerises dans un clafoutis.

Ce qui nous a vraiment séduit dans cette pièce, c’est son ton, son récit, son jeu qui sont toujours légers, toniques, qui poussent vers l’avant, qui balayent les préjugés,  qui ne s’appesantissent pas sur ce qui ne mérite pas qu’on en parle pas surtout quand c’est négatif.

On entre donc dans la pensées de Françoise Dolto, dans la mise en place de son processus curatif auprès des enfants.

On y va délicatement, tout semble couler de source, évident, pas de discours, du naturel à revendre.

Si on la trouve souvent en décalage par rapport aux adultes, c’est en fait parce qu’elle est bien en avance sur son temps. Une personnalité qui étonne et séduit, une femme qui a marqué la psychanalyse et dont le portrait nous est délivré dans un doux climat rempli d’humour et d’amour. Une performance magique de Sophie Forte. Mais les autres comédiens sont excellents eux aussi il faut le souligner.

On a beaucoup aimé cette pièce elle fait partie des meilleures pièces du festival, incontournable.

Jean Michel Gautier

 

Lorsque Françoise paraît

écrite et mise en scène par Éric Bu

avec Sophie Forte, Christine Gagnepain et Stephane Giletta

Décors : Julia Allègre
Scénographie : Aurélien Maillé
Lumières : Cécile Trelluyer
Création sonore : Pierre-Antoine Durand
Chorégraphies : Florentine Houdinière
Assistante mise en scène : Sophie Bouteiller