Conditions des Soies
13 rue de la Croix
84000 Avignon
04 90 22 48 43

à 18h30
du 5 au 28 juillet
rel le 22 juillet

 

 

Un monde fou
Une entreprise audacieuse réussie avec panache

 

Éric Métayer, comédien aux visages multiples, bateleur, marionnettiste de lui-même est un acteur qui sait embarquer avec lui la maisonnée, femmes et enfants, voisins et que sais-je encore…

Éric Métayer n' a pas de limites, il est là dans ce grand restaurant à répondre au téléphone, accepter les personnages importants, leurs caprices, acquiescer le chef qui le harcèle, supporter le manager qui le snobe, garder le contact avec son père pour Noël et conserver l'espoir d'avoir enfin un rôle qui le sortira de cette situation.

Une galerie de portraits étourdissante, un challenge, une performance... on ressort épuisés.

Il a le chic de s'adapter à toutes les situations et de faire les bruitages qui correspondent, sorte de couteau suisse en langage universel, sorte de dieu indien qui déploie ses bras dans tous les sens.

On était là dans la salle ronde du théâtre de la condition des soies, lui à deux pas et ce fut une fiesta d'appels téléphoniques, une noria des sons et d’individus. Figurez-vous qu'il incarne trente-deux personnages, il répond à tous les clients mais il répond aussi à l'interphone du lieu. C'est sans cesse car le restaurant est à la mode, tout le gratin veut sa table et pas n'importe laquelle. Et le jeune standardiste qui se rêve comédien doit répondre à ces coups de téléphone et aussi aux  demandes incessantes des gens du restaurant qui abusent de sa gentillesse.

Éric métayer relève le défi avec brio et sans accessoires, standardiste aux mains nues, il embringue la salle dans son souffle, fait jaillir le rire des individus qu'il incarne d'un rien, une intonation, une moue, un rire et le voilà dans la peau d'un autre, il suffit de si peu pour qu'il change de personnage. C'est fabuleux et c'est bien cela le théâtre et comme le dit Éric à la fin, le théâtre existera toujours face au cinéma car comment accepter un gars qui parle dans ses doigts une heure et demie sans faiblir... c'est bien que notre imaginaire soit en action et pas en friche.

Une prouesse, une gageure, un exploit... un défi gagné et bien gagné. Quelle leçon de théâtre !

Jean Michel Gautier

 

Un monde fou

de Becky Mode

mise en scène et jeu Éric Métayer

direction artistique Andrea Bescons
lumières  Jean -Yves  Dessain-Fuscien
son Vincent Lustaud

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