Théâtre Artéphile,
7 Rue Bourgneuf
84000 Avignon
04 90 03 01 90

Du 5 au 27 juillet à 18h25,
relâches les 14 et 21 juillet

 

 

Mots d’amour, maux d’amour, blessures d’amour. C’est à l’adolescence, parfois avant, que ce sentiment dévaste totalement. Le désir, le manque et la douleur jusqu’ici inconnus, qui ne prennent pas corps mais qui envahissent tout, de la plus lointaine pensée à la plus courte sensation. Et puis on en guérit, c’est certain, blessé jusqu’à sentir l’abîme du vide mortel attiré comme un vertige, on ne se laissera plus prendre ! On devient raisonnable ! On classe cet excès dans un coin sombre de sa tête, étiqueté comme moment de folie.

Dans ce texte, Diastème raconte un personnage qui ne parvient pas à calmer les emballements de son cœur pour celle qu’il a aimée dès l’enfance. Ni lorsqu’elle part avec un autre, ni quand elle disparaît on ne sait où, ni jamais. Bien des années plus tard, le sentiment dévaste encore l’ancien adolescent devenu homme.

Il est rare de rencontrer une ode à ces amours-passions qui expriment de façon si sensible ce mélange d’exaltation et de dévastation que seul l’enfance peut supporter. Diastème explore à la fois le discours immédiat de celui qui aime au-delà de tout, et le souvenir toujours ravivé de cet amour perdu. C’est sans doute cette vision tour à tour enfantine tour à tour adulte qui donne à ce texte cette force touchante qui ose s’aventurer dans le cru, le danger et dans le rêve, l’idéal.

Simon Fraud incarne cet être à jamais amoureux comme si c’était uniquement cet état qui le tenait en vie. Par la douceur et la sincérité de son ton et de son expression, il fait de nous des confidents. Attentifs, parfois effrayés des folies où cette passion l’entraîne. Jusqu’à la prison, jusqu’à l’asile psychiatrique,. Car cet amour n’est pas sucré de romantisme. Il est violent, dangereux, haletant comme une course vers l’abîme.

La mise en scène d’Adrienne Ollé joue avec la proximité du public. On est dans un intérieur sans date, ni lieu, sans repère précis mais qui permet, grâce au dispositif mécanique de dizaine de lumières créé par Suzanne Barbaud, d’inventer des déambulations qui suivent les événements de l’histoire.

À voir par tous ceux qui ont un jour aimé sans limite.

Bruno Fougniès

 

107 ans

de Diastème
La pièce est adaptée du roman «107 ans» paru chez POINTS
Adaptation : Adrienne Ollé & Simon Fraud
Mise en scène : Adrienne Ollé
Scénographie : Suzanne Barbaud
Création musicale : Eskazed

Avec Simon Fraud