Théâtre des Lucioles
10 remparts Saint Lazare
84000 Avignon
04 90 14 05 51

à 12h05
Jusqu’au 29 juillet 2018

 

 

Après les succès incontestables de Marie Tudor et du Marchand de Venise, Pascal Faber présente une version très soignée du drame romantique de l’œuvre de Musset, aux accents teintés de tragédie.

C’est dans un Naples imaginaire que se déroule cette pièce inclassable. Marianne, belle jeune fille, unie dans un mariage arrangé au puissant juge Claudio, respecte ses devoirs d’épouse dévote en écartant les sollicitations dont elle fait l’objet. Sa curiosité s’en trouve néanmoins éveillée et décide qu’on ne lui imposera pas son amant puis qu’on lui a imposé un mari. Consciente d’être au centre d’un jeu de séduction, elle éconduit Coelio, le passionné, l’amoureux éperdu pour tomber amoureux d’Octave, libertin bohême et désabusé après une rencontre fulgurante qui va les dépasser et les entraîner vers un drame dicté par les caprices du destin.

Comme à son habitude, l’auteur et metteur en scène présente une version très réussie de cette adaptation en y installant une atmosphère voluptueusement palpable où l’amour, la passion et la tragédie s’entremêlent pour ne faire plus qu’un dans un décor particulièrement bien pensé et baigné d’une lumière sobre et vacillante maintenant ainsi une tension constante. Les trois personnages centraux aux conceptions de l’amour si différentes s’y affrontent avec beaucoup de talent tant ils sont justes dans leurs doutes, leurs dérives, leurs passions. Vanessa Cailhol est l’idéale Marianne de cette histoire, belle, derrière son rempart de dévote, attirante par son rêve d’un amour vrai et pur et femme amoureuse au fil de l’histoire, Fréderic Jeannot dans le rôle de Coelio est l’image parfaite du héros romantique auréolé de mystère, prêt à sacrifier sa vie pour l’amour de sa belle, quant à Octavio interprété magistralement par Pierre Azéma, il est le parfait débauché, désabusé, immoral naviguant entre le bien et le mal d’amour mais qui au fil de cette tragédie laisse peu à peu tomber le masque et se dévoile sous un autre aspect, celui du respect d’une parole donnée jusqu’à dire à Marianne comme un couperet qui tombe. « Je ne vous aime pas c’est Coelio qui vous aimait » et dire devant la tombe de son ami « Coelio était mon bon double »

Six superbes comédiens qui servent avec talent c’est magnifique pièce de Musset qui devrait devenir à ne pas en douter, un autre très grand succès de la compagnie 13.

Patrick Rouet

 

Les Caprices de Marianne

Auteur : Alfred de Musset
Adaptation et mise en scène : Pascal Faber assisté de Bénédicte Bailby.Anthony

Avec Pierre Azema, Brock, Vanessa Cailhol, Séverine Cojannot, Pascal Faber, Frédéric Jeannot.

Décor : Cynthia Lhopitallier.
Costumes : Madeleine Lhopitallier.
Lumières : Sébastien Lanoue.

 

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