CYCLONE
Théâtre du Rempart
18h55
du 6 au 28 juillet
Un cyclone qui ne ravage rien, mais qui sonne au loin
Il y a un cyclone annoncé dans les Antilles, mais nous sommes à Paris… rien à craindre.
Nous sommes chez un couple, un métropolitain et une Antillaise. Leur relation a pris de l'âge, de la distance. Ils ont laissé leur amour se décomposer et restent là à en regarder les lambeaux.
Il était photographe, elle comédienne, mais lui travaille à présent dans un journal où il écrit des rubriques sans intérêt. Il n'a plus aucun espoir et se réfugie dans l’alcool. Elle veut croire encore en son étoile à la différence de lui et attend son heure.
C'est alors qu'arrive Antoine un jeune peintre qui fait irruption dans la vie du couple et y apporte un dynamisme qui va bouleverser tout le monde.
Michèle Césaire met ainsi l'accent sur les vertus de la mixité, sur les richesses des confrontations des cultures différentes.
Pour servir le propos trois comédiens excellents Thierry Ragueneau qu'on avait vu il y a quelques années dans une pièce délicieuse, incarne un Horace un peu détruit, sans illusions, avec une force étonnante.
Jean Bernard Ekam-Dick est Antoine, celui qui va apporter ce sang nouveau, qui va transcender les deux autres. Excellent comédien très expressif au jeu délicat.
Enfin Clara est jouée par Odile Pedro Leal qui déroule son phrasé impeccable et incarne une merveilleuse comédienne.
William Mesguich a su faire une mise en scène délicate où la lumière découpe les visages et où rôde le cyclone sans jamais arriver, électrisant l'espace uniquement. La scène est savamment utilisée, avec ses secteurs distinctifs : le fauteuil où il boit ; la table où il se retrouvent, le dressing derrière les rideaux de fil où elle se ressource.
C'est une pièce remarquable tant par son écriture, que le jeu des acteurs et la mise en scène.
Un très beau travail bien mené, à voir absolument.
Jean Michel Gautier
Cyclone
de Michèle Césaire
mise en scène et lumière William Mesguich
avec Odile Pedro Leal, Thierry Ragueneau et Jean Bernard Ekam-Dick
Mis en ligne le 22 juillet 2018