ADIEU MONSIEUR HAFFMANN
Théâtre du Roi René
à 11h
du 5 au 29 juillet
relâche 18 et 25
Adieu monsieur Haffmann, une pièce auréolée de succès
Une pièce qui s'ouvre au festival déjà en salle comble, avec quatre Molières on ne s'étonne guère.
Cette œuvre écrite et mise en scène par Jean Philippe Daguerre est une petite merveille, tout y est bien dosé... de quoi se réjouir.
Nous sommes en mai 1942 au moment où le port de l'étoile jaune est imposée pour les juifs. Dans une bijouterie de renom tenue par un juif, il faut essayer d'organiser l'avenir. Le patron propose à son employé de lui donner son entreprise à condition qu'il le garde à la cave. L'employé accepte à condition que son patron, père de famille, ait des rapports sexuels avec sa femme car il est stérile et sa femme a un profond désir de maternité. Situation un peu scabreuse mais nous somme sous l'occupation et bien des choses sont de cet acabit à ce moment-là.
Une tranche de vie en cette période obscure où se mêlent tous les travers de la pensée humaine, où les limites du possible se repoussent sans cesse.
Que dire de ces situations dans ce qu'elles sont et dans ce qu'elles peuvent engendrer. C'était une époque no limite, tout était possible dans le meilleur comme dans le pire surtout dans le pire.
Hitler avait mis en place une forme de vie où se sont vautrés une pléiade d'incapables malfaisants qui pouvaient pousser au plus loin leur malfaisance.
Le décor est celui d'un intérieur simple, papier gris, mobilier ordinaire... si ce n'est un tableau de Matisse que conserve pieusement le bijoutier.
Les dialogues sont taillés comme des diamants, l'intrigue avance délicatement nous laissant sans cesse imaginer le pire.
Les comédiens sont tous excellents, bien drivés par un metteur en scène exigeant.
En fin de compte une pièce qui attire un monde fou, le final est à la mesure du travail accompli, tout le monde est debout pour applaudir. Du théâtre de qualité bravo à toute l'équipe.
Jean Michel Gautier
Adieu Monsieur Haffmann
de et mise en scène par Jean Philippe Daguerre
avec Charles Lelaure, Julie Cavanna, Alexandre Bonstein, Jean-Philippe Daguerre ou Franck Desmedt, Charlotte Matzneff ou Salomé Villiers
décor Caroline Mexme
musique Herve Haine
Mis en ligne le 17 juillet 2018