THÉÂTRE LITTÉRAIRE LE VERBE FOU

95, rue des infirmières
84000 - Avignon
04 90 85 29 90 / 04 90 85 29 90

Jusqu’au 30 juillet

à 11h00

 

 

Cela pourrait être un conte. Une reine, un royaume, un deuil qui assombrit la vie de la souveraine et un pouvoir qui lui échoit trop jeune. Éprise de tristesse parce que la vie à causé son malheur, elle retire alors le droit au rire, à la joie, à l’espérance, dans tout son royaume. Une volonté d’assombrir toute vie au point de distribuer des noms maussades aux lieux, aux éléments de la nature, jusqu’à interdire l’emploi des mots d’espoir, des mots de lumière, jusqu’à interdire de nommer le nom du royaume lui-même, comme on rentre en l’obscur.

Jeu de marionnettes, de masque et d’aventure, les manipulateurs ici sont aussi personnages, comédiens : l’un, Jean-Baptiste B. Arribe, incarne la reine vieillie, cachée sous les voiles noirs de l’éternel oubli. L’enfance, l’ailleurs, l’existence même du royaume ont été rayés de sa mémoire. À ses côtés le chambellan Emor (interprété en alternance par  Stéphanette Martelet ou Morgane Bontemps), sorte d’explorateur et inventeur tombé de la lune en plein désert est son fidèle serviteur. À moitié fou, à moitié sensé.

Tous deux ont perdu la mémoire, mais une machine ingénieuse va faire tout revenir dans l’esprit de la Reine. Entre autre et surtout l’histoire d’un amour entre elle et un marchand de cœur. Des souvenirs à jamais recouverts d’une poussière opaque. Une histoire d’amour où l’impossible ne peut plus recommencer, mais une histoire qui malgré tout ravive la vie qui se met à irriguer les veines de la vieille reine.

Tout alors est affaire de marionnettes. Sur un dispositif ingénieux, peuples, médecins, et tous les personnages vivent, manipulés par les deux comédiens. Un conte que les voix d’une bande son égrène. C’est ainsi que du noir, de la tristesse la plus sombre surgit la poésie, les paysages et l’histoire d’une quête miraculeuse pour redonner goût de vivre au cœur d’une jeune reine proche du tombeau.

L’écriture foisonnante porte en elle les images et les expressives marionnettes ainsi que le dispositif et les toiles peintes font surgir les paysages où le marchand de cœur s’aventure. C’est ainsi peut-être que ce spectacle reste en mémoire, comme des apparitions sorties de la nuit, resurgies du passé, pêchés dans Léthé, fleuve de l’oubli. Une poésie qui possède la force de se diffuser aussi bien par les figurines des marionnettes, que par la narration, que par le jeu de ces deux acteurs aussi talentueux dans leurs personnages que dans la grâce des mouvements de leurs marionnettes.

Bruno Fougniès

 

Les Reliquats

(Monarchie, Jeu et manipulations d’objet)
Écrit et conçu par Natacha Diet et David Arribe
Revisité par David Arribe
Musique et Design sonore Jean-Baptiste B.Arribe
Musique additionnelle : Ultan Arag

Avec Stéphanette Martelet ou Morgane Bontemps (en alternance) et  Jean-Baptiste B.Arribe

Version imprimable