CHAGRIN POUR SOI
18, rue Buffon
84000 - Avignon
à 16h35
relâches les mardis
séances sup les 17 et 24 à 14h55
Quel chagrin ! que ce « Chagrin pour soi »
Une comédie à l'humour dévastateur
Une tragi-comédie où l'on découvre un William Mesguich assez désopilant bien loin de Pompier et d'Olympia (allez-y vous comprendrez si vous n'avez pas eu la chance de le faire).
Une pièce de Sophie Forte et de Virginie Lemoine, ce n'est sûrement pas une tragédie, elles ont plutôt un penchant pour un autre genre théâtral... Même si le sujet est très triste : une femme qui se fait plaquer brutalement par son mari, c'est la chute vertigineuse dans la dépression, vous voyez, rien de bien marrant .
On sonne à la porte : oh miracle, c'est un bel homme. Il se présente : son chagrin. Cocasse, le chagrin matérialisé, le chagrin fait homme, visible seulement par son « proprio ».
Mais ce n'est pas un chagrin banal, non de la grande classe, il sait répondre aux interrogations, expliquer la dépression, se fondre dans la vie de la malheureuse... alors cela crée une foule de situations sur lesquelles ils vont surfer, au figuré, rassurez vous.
Mais pour pimenter le tout William Mesguich joue tous les autres rôles : les filles de Pauline (celle qui se fait larguer), les copines, les thérapeutes et aussi l'espoir, la colère... intarissable ce William !
Tout cela donne un cocktail explosif assez tassé. C'est tragique dans son sujet, mais comique dans son traitement. Tout se déroule dans un décor ouvert, trois panneaux en fond de scène déterminent avec les lumières les lieux : la porte d'entrée, la table ou plutôt les tables ici mais aussi ailleurs comme en Asie et le lit, divan...
Les jours s'écoulent avec la reconstruction de l'héroïne... c'est long un chagrin d'amour.
Comme tout s'est fissuré, tout s'est détruit, ce n'est pas du colmatage qu'il faut c'est bâtir à nouveau, du neuf après avoir viré le vieux.
C'est astucieux du début à la fin, c'est fin aussi, pas de la grosse cavalcade, Sophie forte dans son rôle de femme abandonnée est très naturelle, on n'a qu'une envie : l'aider à s'en sortir.
William Mesguich est irrésistible dans son rôle à deux faces notamment...
Tchavdar Pentchev colle bien à son personnage irréel, il est souple, vif, très expressif... ils forment un trio d'enfer...
Jean Michel Gautier
Chagrin pour soi
de Sophie Forte et Virginie Lemoine
mise en scène Virginie Lemoine
avec Sophie Forte, William Mesguich et Tchavdar Pentchev
décors Grégoire Lemoine
lumières Denis Koransky
musique Stéphane Corbin
Mis en ligne le 18 juillet 2017