CARMEN FLAMENCO

THÉÂTRE DU CHÊNE NOIR - Direction Gérard Gelas

8 bis, rue Sainte Catherine
84000 - Avignon

à 22h00

relâches les 10, 17 et 24

 

Carmen Flamenco loupe 

« Carmen Flamenco » une vision globale d'une œuvre presque de légende.

Le mariage réussi des arts et des genres.

Une proposition originale, risquée car hors des codes et les codes en France faut pas les bouger chez bien des gens.

Ici se retrouvent le flamenco, l'opéra, le théâtre, ils se mêlent s'interpénètrent pour servir la nouvelle de Mérimée et l'opéra de Bizet. Là, Luis de la Carrasca entouré de Jean Luc Paliès à la mise en scène et de Louise Doutreligne à l'écriture proposent une version très intéressante où le Flamenco prend une belle place s'intégrant correctement au fil du récit. Pour mêler le chant flamenco à l'opéra il a fallu la maitrise de Jérôme Boudin-Clauzel musicien, compositeur.

Le résultat est étonnant, superbe, on assiste à une Carmen plus dépouillée, plus juste, plus forte. Les personnages centraux sont là, le récit ne se perd pas et surtout le flamenco ajoute à la véracité à l'existence des relations humaines.

Don José est en prison et il raconte sa rencontre et sa passion pour Carmen. Sur une autre partie de la scène Carmen déploie sa grâce dans une alternance d'airs d'opéra et de chants et danses flamenco.

Là tout s'interpénètre les genres musicaux n'ont pas de barrières, ils se côtoient, se mêlent intimement grâce à la magie d'arrangements magnifiques.

Je pense que bien des puristes en tous genres vont crier au scandale, tant sur le plan de l'opéra que sur le plan du flamenco toujours partagé entre ceux qui ne voient dans le Flamenco que celui des origines et c'est tout.

Dans un décor intelligent sobre mais très évocateur les tableaux s'enchaînent, les musiques se mêlent et Luis de la Carrasca passe cette fois-ci dans un autre registre, un flamenco pur, sobre juste et des airs plus classiques dirons nous, en tout cas qui ne sont pas du flamenco, son attache andalouse.

La voix est belle, grave, posée.

Tout concourt en fait dans cette pièce pour en faire une œuvre majeure, le livret, les musiques au piano Jérôme Boudin-Clauzel et la gutitare de Jose Louis Dominguez, les chants en alternance de Luis de la Carrasca et de Magali Paliès, les danses d'Ana Perez et de KuKy Santiago au taconéo incomparable et le comédien, Benjamin Penamaria, le Don José, fil du récit, au centre d'une tragédie qui le dépasse, car toujours trop vif dans ses comportements et à plusieurs reprises assassin. Récit d'un naufrage.

Un spectacle assurément à ne pas manquer.

Jean Michel Gautier

 

Carmen Flamenco

D'après Bizet et Mérimée

avec Luis de la Carrasca, Magalie Paliès, Benjamin Penamaria

à la danse Kuky Santiago et Ana Perez

Musique Jérôme Boudin-Clauzel et Jose Luis Dominguez
livret Louise Doutreligne
Mise en scène Jean Luc Paliès

 

Mis en ligne le 10 juillet 2017