Après La pitié dangereuse, Élodie Menant adapte cette fois une nouvelle de Zweig : La peur.

Elle nous en offre une version captivante qui tient en haleine de bout en bout jusqu'au coup de théâtre final, décortiquant habilement les sentiments des personnages prisonniers de leurs mensonges.

Elle en a parfaitement saisi la psychologie et utilise intelligemment le décor comme ressort dramatique supplémentaire.

Le décor mobile nous fait voir l'action selon différents angles de vue dans un découpage quasi cinématographique baigné d'une atmosphère très hitchcockienne qui aurait pour image « fenêtre sur cour », et pour son « Les oiseaux ». Clins d'œil soulignés par d'élégants costumes années 50.

Cette véritable descente aux enfers d'un couple qui ne se comprend plus est remarquablement servie par un trio d'acteurs talentueux avec dans le rôle d'Irène une Hélène Degy absolument époustouflante et un Renaud Danner qui campe un Fritz à la fois rigoriste et tourmenté.

Ophélie Marsaud dans le rôle d'Elsa  fait intelligemment monter la tension jusqu'à la dramatique et bouleversante scène finale.

Une vraie réussite saluée avec enthousiasme par un public conquis.

Nicole Bourbon

 

La peur

de Stefan Zweig
Mise en scène et adaptatrice : Elodie Menant 
Costumière : Cécile Choumiloff 
Créateur Lumières : Olivier Drouot 
Scénographe : Michael Horchman 
Régisseur : Christophe Legars

Avec : Renaud Danner, Helène Degy, Ophélie Marsaud