Photo Claude Bourbon

Deux frères, deux parcours différents. Ils ne se sont pas vus depuis vingt ans et se retrouvent lors du décès de leur père. La confrontation est inévitable.

Sur ce thème, l'auteur suisse Dominique Warluzel a écrit un huis-clos féroce où dans une joute verbale sans concession les deux frères vont régler leurs comptes.

Celui qui a réussi dans la vie est incarné par Pierre Santini, en  costume, chemise, cravate qui lui prête sa stature et sa solidité.

L'autre frère, celui qui a pris les chemins de traverse et sort de prison, c'est Jean-Pierre Kalfon, visage émacié, mince silhouette, vêtu de cuir.

Ils ne se font pas de cadeaux et on va découvrir que, comme dans la vie, rien n'est tout blanc ni tout noir, l'aîné cache aussi des failles et le deuxième, mauvais garçon, proxénète et assassin, finit par nous émouvoir.

La pièce nous promène dans les arcanes de sentiments complexes, nous faisant tantôt rire, tantôt sourire et réservant son lot d'émotions, littéralement portée par ces deux comédiens d'envergure qui nous offrent là un superbe duo d'acteurs.

Du grand théâtre.

Nicole Bourbon

 

Fratricide

de Dominique Warluzel
Mise en scène : Delphine de Malherbe

Avec : Pierre Santini, Jean-Pierre Kalfon, Bertrand Nadler